Habitués jusque-là à se livrer d'archaïques querelles de chapelle et à se dénigrer entre corporations par réflexe régional, bon nombre de conducteurs de taxi se sont réunis ce samedi au Centre régional syndical Rizzi Amor de Annaba à l'initiative de leur syndicat. Jamais rassemblement de la corporation n'a suscité une telle adhésion. En l'absence de tout contrôle sérieux, la wilaya de Annaba a vu fleurir des pratiques venues de nulle part. Et lorsque les apparatchiks de l'UGTA toujours en poste alors qu'ils n'ont plus aucune base de travailleurs, s'impliquent dans la gestion de ce secteur, on est en droit de s'interroger sur une de leur proposition. Celle-là porte sur la nécessaire autorisation de l'UGTA, et la section syndicale des chauffeurs de taxi dans l'octroi du carnet de chauffeur de taxi. « J'aurais souhaité ne pas voir ces têtes de représentants de l'UGTA dans notre milieu, car des problèmes des travailleurs, ils n'ont en cure. Il y va de soi que sans les œuvres sociales pour approvisionner leurs propres caisses, ces syndicalistes, arriéristes de l'UGTA ne se seraient pas intéressés à nous. A défaut d'œuvres sociales, ils ont proposé la création d'une caisse de solidarité pour les chauffeurs de taxi dans le besoin. Ils se trompent lourdement s'ils croient que nous allons tomber dans leur piège », a indiqué un vieux depuis 30 ans dans le secteur. Cette déclaration faite à l'issue de l'AG, samedi dernier, dénote le peu de considération qu'accorde cette catégorie de travailleurs d'une profession libérale à l'UGTA et à ceux qui la représentent à Annaba. A l'origine d'une grande polémique. Ces derniers mois, leur syndicat, présidé par Ouled Mériem et regroupant 1496 membres sur les 3000 que compte la wilaya de Annaba. Durant les deux précédents mois, il avait été à l'origine d'une grande polémique faite autour de la représentativitée de son syndicat à l'échelle de wilaya. Affirmant défendre les intérêts des 1496 chauffeurs de taxi que compte la wilaya de Annaba, M. Ouled Mériem, président du tout nouveau syndicat, a déclaré que le regroupement sera déterminant pour l'avenir de la profession. Il a par ailleurs précisé : « Nous en avons assez d'être les éternelles victimes des dépassements et des abus d'autorité de certains. Comme nous n'admettrons plus parmi nous des chauffeurs de taxi qui n'ont aucun respect pour notre profession encore moins pour les usagers. » Ajoutant que des contacts devraient être entrepris avec les représentants de toutes les institutions concernées par le secteur. « Nous devons discuter de cette matérialisation anarchique des routes qui gêne énormément la conduite, particulièrement celle des chauffeurs de taxi. Il s'agit d'un service d'utilité publique, et les autorités doivent le considérer en tant que tel. C'est une situation que nous ne devons plus tolérer. C'est dans cette perspective, et beaucoup d'autres opérations que nous envisageons de lancer prochainement, que nous nous sommes rapprochés de la direction des transports. En collaboration avec cette institution et d'autres de l'état, nous pourrons améliorer la situation de cette branche des transports que sont les taxis. » Il a, par ailleurs, précisé qu'en cas d'absence de réaction aux recommandations de l'assemblée générale, des actions seraient entreprises par l'ensemble de la corporation.