Au village Ouled Ali, la population est alimentée en eau potable moins d'une demi-heure par semaine, avoue-t-on à l'APC. La commune de Khemis El Khechna (40 km environ au sud-ouest de la ville de Boumerdès, chef-lieu de wilaya), souffre d'innombrables manques et insuffisances affectant quasiment tous les domaines de la vie courante. Avec une population avoisinant les 80 000 habitants, Khemis El Khechna accuse un déficit qui sévit pratiquement en tous les secteurs d'activités. Dans le domaine de l'hydraulique, la municipalité est loin d'être au diapason avec les autres communes de la wilaya, ni, encore moins, avec les normes mondialement reconnues en matière d'AEP (alimentation en eau potable) ou d'assainissement. Pour l'AEP, domaine qui fait cruellement défaut, les forages alimentant le nord de la commune ne sont pas en mesure de satisfaire les besoins des habitants de la région. «Si en hiver les eaux pluviales sont une aubaine, le spectre de la sécheresse plane, en revanche, au dessus de nos têtes dès les débuts du printemps», se plaint un habitant de Chbacheb, l'une des 28 agglomérations que renferme la commune. A Ouled-Ali, le plus grand village de la collectivité en termes d'habitants, la situation est encore plus grave. «Notre cité est alimentée en eau potable pour 15 minutes seulement par semaine», déplore le président de l'APC de Khemis El Khechna, M. Djadi. Ce dernier affirme cependant que le problème d'eau potable sera résolu avant la fin de l'année en cours, avec l'achèvement des travaux de raccordement de la commune au réseau de transfert des eaux du barrage de Taksebt (Tizi-Ouzou) vers Alger. Le P/APC indique qu'à la «suite d'un entretien, en février 2008, avec le ministre des Ressources en Eau, M. Sellal, par l'intermédiaire d'un député de la région, et auquel j'avais exposé cet épineux problème, une enveloppe de 200 milliards de centimes a été allouée à ce projet dans le cadre des PSD (programmes sectoriels de développement). A l'achèvement des travaux de raccordement au réseau, qui interviendrait à la fin de cette année, espère-t-il, «nous aurions mis un terme définitif au calvaire des citoyens en la matière», estime notre interlocuteur. Le réseau d'assainissement est le volet où la commune accuse encore un énorme retard. Le président de l'APC précise que «malgré nos différentes correspondances et interpellations à l'adresse des services de la wilaya, les budgets accordés à la commune dans ce chapitre sont insuffisants. Celle-ci a certes consenti des efforts pour réaliser certaines opérations sur le budget communal (PCD), mais il reste encore plusieurs agglomérations en attente d'être raccordées au réseau d'assainissement, y compris même la zone d'activité, qui, pourtant, dégage d'importantes ressources financières pour la commune», déplore le premier magistrat de cette collectivité. Dans le secteur de l'éducation, la localité, qui compte une grande population lycéenne, ne dispose que d'un seul établissement fonctionnel dans l'enseignement secondaire ; même le projet de réalisation d'un technicum y est à l'abandon. Quoique les travaux de ce dernier vont reprendre incessamment, promet le maire. Les mêmes retards sont enregistrés dans le raccordement au réseau du gaz naturel. Avec environ 1 800 abonnés, la municipalité en ce chapitre est à la traîne à l'échelle de la wilaya, alors qu'elle est en tête en matière de densité de la population, fait remarquer le maire de Khemis El Khechna. Au plan de l'environnement, et à défaut d'un centre d'enfouissement technique (CET), une énorme décharge publique ne cesse de s'étendre à travers la ville, en défigurant celle-ci lamentablement. Inscrit en 2004, le projet de réalisation d'un CET au profit de la commune est remis aux calendes grecques. Concernant la collecte des déchets ménagers, l'APC a dû, faute de moyens propres à elles, recourir aux services de deux entreprises privées, l'une pour le côté-est et l'autre pour le côté-ouest. «Dans le schéma directeur de l'environnement, il est prévu sept camions à bennes-tasseuses pour notre municipalité, mais nous n'en avons qu'une seule», regrette M. Djadi.