La gare routière d'Alger, située au Caroubier, risque d'être paralysée le 30 novembre. Les opérateurs des transports menacent de recourir à la grève dans le cas où le PDG de Sogral maintient son attitude à leur égard. «Si les autorités concernées nous prêtent l'oreille, nous sommes prêts à surseoir ce préavis de grève. Dans le cas contraire, nous sommes contraints d'aller vers un arrêt de travail pour manifester notre mécontentement», a déclaré Mahmoud Ben Tahar, vice-président de l'Union nationale des transporteurs (UNAT), lors d'une conférence de presse animée jeudi au siège de ce syndicat. Les transporteurs exigent l'annulation de l'augmentation des tarifs d'accès aux quais d'embarquement. Ils qualifient cette décision d'«abusive», appelant au respect de la convention en cours. L'UNAT appelle de ce fait au reversement des sommes qu'elle estime perçues «à tort» du 1er janvier 2010 à nos jours. La taxe de 7% prélevée sur commission pour réservation est contestée également par ce syndicat. Cet organisme demande à ce que sa prise en charge soit assurée par Sogral. Dans la même démarche, les représentants de l'UNAT invitent les responsables de la gare routière à opérer le prélèvement des 9% à titre de prestations de Sogral sur le hors taxes. Les représentants de l'UNAT et de l'Union générale des commerçants et des artisans algériens (UGCAA) insistent sur le fait que le recours à la grève est inéluctable, tout en rappelant qu'ils demeurent prêts au dialogue. «La grève est le dernier recours après le verrouillage de tous les canaux du dialogue avec les responsables de Sogral», insiste Rabah Zouat, représentant de l'UGCCA à la gare routière d'Alger. Les syndicalistes sont revenus longuement sur le climat d'insécurité qui règne sur la gare routière d'Alger. «La fouille des bagages des usagers de cette gare s'effectue à la main. Les agents de fouille ouvrent les cabas des voyageurs. Ce qui est contraire à la réglementation en vigueur», ont relevé les syndicalistes. Selon leurs dires, la gestion de la gare routière du Caroubier pour ce qui est de l'hygiène, de la sécurité des usagers et leur orientation est lamentable. «A partir de 18h, on ne peut circuler à l'intérieur de la gare sans que nos regards ne se heurtent à des scènes obscènes, résultat de la mauvaise gestion», a regretté M. Ben Tahar. Pour l'orientation des voyageurs, les syndicalistes déplorent «le remplacement des tableaux d'affichage par des téléviseurs». Les panneaux de renseignement sont placés dans les guichets, ce qui accentue le désordre à ce niveau : les voyageurs qui consultent les panneaux d'affichage et ceux qui réservent leur place se bousculent. Durant les jours fériés, connus pour l'afflux des voyageurs, la situation devient insoutenable.