Annoncé en 2005, le projet traîne, alors que l'étude a été déjà finalisée. La mise en valeur des lieux ne semble pas susciter l'engouement tant espéré de la part des autorités. Annoncé en 2005, le projet d'aménagement de ce site se retrouve, cinq ans plus tard, à la case départ. L'ex-wali de Constantine, qui s'y était déplacé en janvier 2007, avait décidé de débloquer 25 MDA (millions) pour sa réhabilitation, dont 5 MDA devant servir à l'étude de l'assainissement et l'aménagement des lieux. Depuis, plus rien. Selon le directeur de la culture, Djamel Foughali, le gel du projet participe de plusieurs paramètres, entre autres l'abrogation du cahier des charges en 2008, la réévaluation du projet selon la nouvelle réglementation (réf 08/ 338), dans le cadre du plan pour la mise en valeur des sites archéologiques (PPMSA) par décret exécutif 03/ 323, et l'infructuosité de l'appel d'offres. «Il s'agit d'un site archéologique d'une importance capitale, on ne peut le traiter comme une construction quelconque, devant être livrée dans un délai ordinaire; il mérite beaucoup d'attentions, d'ailleurs tel qu'il est actuellement, il est entre de bonnes mains», affirme notre interlocuteur. L'étude, devant être «incessamment lancée», sera élaborée conformément au PPMSA. Il y est envisagé, en premier lieu, toujours selon le directeur de la culture, une délimitation et une protection accrue du territoire, avec l'aménagement des abords. L'étude qui inclut également des fouilles, reste ouverte aux propositions allant dans le sens de l'amélioration de l'endroit, a précisé notre interlocuteur. Pour comprendre l'enjeu de ce site exceptionnel qui demeure toutefois inexploité, il importe de savoir qu'il s'agit de la stratégique et antique Castellum Tidditanorum, ville-forteresse romaine à 17 km au nord de Constantine, érigée sur 42 ha. Elle a été découverte par l'archéologue André Berthier qui y avait effectué des fouilles en 1941, et continué, jusqu'à son départ dans les années 1970. Une bonne partie de la collection de pièces anciennes se trouvant au musée Cirta, provient de ce site, qui demeure la destination privilégiée de maintes délégations touristiques. A titre illustratif, en 2007, Tiddis avait accueilli plus de 9 000 visiteurs, d'après les statistiques établies par l'association éponyme. A cette époque, il était prévu, entre autres, de revaloriser la petite mechta de Sefsafa, précédent Tiddis de 3 km, en en faisant une première halte touristique, et de construire un village modèle avec les infrastructures et autres commodités y afférentes. Les connaisseurs affirment, en outre, que c'est une région qui n'a pas encore livré tous ses secrets, avec ses fermes romaines disséminées dans les douars alentour. Espérons que l'attente de la réalisation du projet ne sera pas trop longue.