L'occasion a été l'ouverture d'un débat sur le projet de code communal. Une réunion restreinte, au siège du parti à Hydra, sur les hauteurs d'Alger qui ne concernait que les maires de la capitale et quelques parlementaires du FLN qui siègent au sein de la commission juridique de l'Assemblée nationale. Un événement tout à fait ordinaire, voire anodin, dans la vie d'un parti politique. Mais Abdelaziz Belkhadem en a profité – personne ne le lui avait demandé pourtant –pour décocher quelques flèches à l'adresse – sans citer de noms évidemment – des meneurs de la fronde qui secoue l'ex-parti unique. Ce serait une fabrication de la presse, selon lui. Les articles ne peuvent servir à grand-chose si la base ne suit pas, a expliqué le secrétaire général du FLN. M. Belkhadem réduit à moins que rien la contestation dont il fait l'objet. Il a répété, hier encore, que c'est plutôt «un signe de bonne santé». Seulement, ce qui se passe au FLN est loin d'être un chahut de gamins : des ministres, d'anciens membres du bureau politique, des parlementaires s'y sont impliqués, et se sont même dotés d'un siège sur les hauteurs d'Alger, à Draria. Les arguments du secrétaire général du FLN ne résistent pas à la réalité, bien qu'il tente de montrer un visage serein, imperturbable. Il s'enorgueillira même de l'instabilité de sa formation en soutenant que c'est une situation qui montre qu'il y a des débats au sein du parti. «On nous envie», a-t-il lâché, ajoutant qu'aucun parti ne survivrait à une telle situation. En somme, c'est ce qu'il a dit des problèmes que connaît le FLN. M. Belkhadem a toutefois beaucoup discouru sur le projet de code communal dont il revendique la paternité. «C'est notre produit», a-t-il dit, appelant les maires de la capitale à réfléchir à une loi spécifique pour Alger. «On ne peut pas gérer la capitale comme on gère une commune de l'intérieur du pays», a-t-il expliqué aux élus de son parti. Appelant les P/APC et les parlementaires à l'enrichir, le secrétaire général du FLN demande à éclaircir les prérogatives de l'administration et celles des élus. Il appelle également à rendre la considération à l'élu à travers un statut. Selon lui, il faut bien donner les moyens à l'APC à travers la fiscalité locale. Il a évoqué à ce sujet la décentralisation et la déconcentration. Un maire «doit avoir un exécutif technique», soutient Belkhadem ; qui n'a pas manqué aussi de rappeler que la proportionnelle n'aide pas la bonne gestion des communes.