Les actes de violences à l'égard des femmes en Algérie s'exercent au sein de la famille. Plus de 80 % de ses formes de violences sont causés par des problèmes familiaux, alors que 15 % se produisent en milieu professionnel. C'est ce que révèle l'Union nationale des femmes algériennes (UNFA) qui a commémoré jeudi la journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard de la femme. A cette occasion, les militantes et les membres de l'UNFA ont rappelé que les nouveaux amendements introduits dans le code pénal portant sur incrimination du harcèlement sexuel et donnant à la victime le moyen juridique lui permettant de réclamer ses droits et de poursuivre le responsable de cet acte, restent encore "insuffisants". Et pour cause, ces amendements ne prennent toujours pas en considération la protection du témoin, "facteur important pour que la plainte de la victime contre son agresseur soit recevable", soulignent les membres de l'UNFA. Tant que la protection du témoin n'est pas garantie par la législation, les femmes en Algérie auront toujours de le peine à prouver devant la justice les actes de harcèlements sexuels dont elles sont victimes. Les auteurs de ces actes profitent d'ailleurs de ce vide juridique pour perpétrer impunément ces actes ignobles. Beaucoup ne sont mêmes pas inquiétés par la Justice. Sur un autre chapitre, l'UNFA a fait part de la création prochaine d'un réseau national de cellules d'écoute destiné aux femmes victimes de violence. Ce réseau national de cellules d'écoute aura pour objectif de renforcer les actions menées en matière de conseil et d'orientation aux femmes victimes de violence, a précisé dans une déclaration à la presse la secrétaire générale de l'UNFA, Nouria Hafsi. Rappelons enfin que plusieurs associations de défense des droits des femmes n'ont pu célébrer cette journée mondiale à défaut d'une autorisation des autorités publiques. Un collectif de douze associations regroupées autour de l'association Algérienne du planning familial n'ont pu organiser ce jeudi à l'Hôtel Es Safir d'Alger un colloque international consacré aux violences à l'égard des femmes. Pour rendre hommage au combat des Algériennes contre toutes les formes de violences, la wilaya d'Alger a refusé tout bonnement d'accorder à ces associations l'autorisation de tenir cette manifestation ! Comme quoi, la lutte conte les violences exercées à l'égard des femmes n'a pas lieu d'être en Algérie !