Réalisé par Hadj Fitas dans le cadre de la tenue à Alger en juillet dernier du Deuxième Festival Culturel Panafricain. «L'Afrique fait son cinéma à Alger», ce film d'une heure environ – réalisé sans aucune aide financière il faut le souligner – fait une rétrospective de la situation générale du cinéma africain depuis 1969, date du Premier festival panafricain. Le réalisateur présente à cette occasion des extraits de films et des entretiens fort instructifs avec des cinéastes, des acteurs et des réalisateurs du continent africain qui ont fait et qui, pour certains, continuent de faire le cinéma africain. Les résumés de films et les images qu'il nous a été donné de voir dans l'œuvre de Hadj Fitas abordent différents thèmes liés aux sociétés africaines : les thèmes de lutte de libération, l'esclavage et le racisme, les guerres civiles, la situation de la femme africaine, le dialogue Nord–Sud et le soutien aux peuples opprimés sont largement abordés. Ces extraits d'une grande valeur historique et documentaire, pour qui veut s'intéresser à la marche du Continent, donnent également un large et bénéfique aperçu sur le premier colloque sur le Cinéma africain qui a vu pour la première fois la participation à Alger d'une cinquantaine de cinéastes africains. Une partie du film a été consacré aux courts-métrages et aux déclarations d'une dizaine de cinéastes africains sur ce sujet. Durant le riche débat qui a suivi la projection du film excellemment étayé par des témoignages vivants d'acteurs directs de ce cinéma né dans la douleur et qui n'en finit pas de faire parler de lui, un cinéma témoignage, les spectateurs présents au siège de l'IDRH ont énormément insisté sur la nécessité de renouveler ce type d'initiatives, des initiatives qui peuvent réconcilier le spectateur avec l'image authentique, des initiatives qui se doivent d'être encouragées et surtout prises en charge par les autorités du secteur, notamment le ministère de la Culture et la Télévision algérienne. Les présents à cette sympathique rencontre organisée autour du réalisateur et de Mohamed Ben Salah, notre spécialiste en communication, ont parlé du film dans ses aspects techniques, ludiques mais surtout documentaires, mais également débordé sur la situation pour le moins moribonde du cinéma algérien en profonde régression alors qu'il avait fait les beaux jours du cinéma africain dans les années 60 et 70, une régression due en grande partie à la fermeture ou à la transformation de la majorité des salles de spectacle ainsi qu'à la rareté ou encore la suppression pure et simple des festivals et autres rencontres consacrées au cinéma, notamment celui du court-métrage. Lors de son intervention d'ouverture, le directeur général de l'IRDH, M.Mohamed Bahloul, a indiqué que «Cette rencontre sur la situation du 7ème Art sera le prélude au prochain lancement d'une branche culturelle et scientifique au sein de son établissement de formations diplômantes». Il a par ailleurs chaleureusement félicité Hadj Fitas, «cet électron libre» qui, animé de son unique passion d'homme de l'image, continue de produire des films contre vents et marées. Sans aucune espèce d'aide de qui que ce soit.