L'université Abderahmane Mira de Béjaïa n'a pas encore quitté la zone de turbulences qu'elle traverse au campus d'Aboudaou depuis la dernière rentrée universitaire. Hier, les cours ont été sérieusement perturbés par deux grèves : celle des étudiants et celle des transporteurs universitaires qui ont stationné, dans la ville, leurs nombreux bus créant de gros embouteillages sur tout l'axe du siège de la wilaya. Tandis que les transporteurs protestent contre des «blocages» de l'administration, à l'université le mouvement de protestation initié par les étudiants ne s'est pas encore estompé. La grève, qui était timidement suivie au départ dans certains départements, a atteint hier d'autres groupes d'étudiants dans le département du français. Des membres du «comité de crise», mis sur pied pour encadrer ce mouvement, ont fait, hier, le tour des salles de cours pour inviter les nombreux étudiants non grévistes à prendre part à l'assemblée générale qui s'est tenue dans la matinée à l'entrée d'un bloc d'enseignement. C'est le énième rassemblement qui a ponctué ce mouvement de protestation dans le sillage duquel des comités pédagogiques estudiantins ont été constitués pour les départements de sociologie, de langue amazigh, de droit et de langue arabe. Les étudiants du département de français s'attellent à créer le leur avant de confectionner une plateforme de revendications à déposer sur le bureau de l'administration rectorale. C'est la limitation de l'accès au mastère qui semble avoir exacerbé la colère de la communauté estudiantine qui dénonce les critères de sélection imposés pour le passage à la post-graduation. Le système LMD est fortement décrié autant que sont dénoncés ses dysfonctionnements et la «gestion autocratique de l'université» algérienne.