Aïn Barbar et Romanet sont deux localités nichées en bordure de mer au fin fond de l'Edough dans la commune de Seraïdi. Au début de l'année 2003, le groupe de terroristes qui sévissait dans la région avait imposé aux quelque 300 familles qui y vivaient depuis des générations de quitter leur demeure, faute de quoi elles seraient toutes égorgées. Depuis, ces 2 localités se sont transformées en habitations fantômes. C'est à la hâte et sans même prendre le temps de récupérer tous leurs biens, que les 300 familles vidèrent les lieux. Les unes avaient trouvé refuge chez des parents à Seraïdi et à Annaba. Les 48, n'ayant pas où aller, furent casées dans le Centre régional d'éducation physique (Creps) de Seraïdi ou dans des logements sociaux inhabités qu'elles ont squattés. Trois années après, ces 2 localités sont toujours vides de leurs occupants. Ce dimanche, elles l'étaient toujours. Pourtant, la menace terroriste a disparu sous la pression constante et quotidienne des forces combinées. La visite des sites indiquait que les lieux étaient totalement sécurisés. Dans l'oliveraie, les palombes blanches n'arrêtaient pas de dessiner des arabesques comme s'il s'agissait d'appeler les hommes, les femmes et les enfants à revenir écouter leur ramage fait de notes d'espoir, et à revenir travailler cette terre combien généreuse qui les a vus naître, grandir et vivre. Tel est le constat comme beaucoup d'autres majeurs qui ont poussé le wali et son exécutif à lancer depuis octobre dernier, une opération d'envergure pour faire revivre ces 2 localités. Toutes les insuffisances liées à la condition de vie des habitants ont été prises en charges, y compris la sécurisation des lieux avec la mise en place d'un dispositif étanche des forces combinées à l'origine de l'éradication du terrorisme et des terroristes. Telle que conçue par la wilaya, l'opération « renaissance de l'Edough » a pour objectif de fournir les moyens indispensables à un retour des habitants dans leurs localités. Des moyens sont déjà fonctionnels comme l'électrification, l'alimentation en eau potable, la réfection des écoles et leur réouverture prochaine, la remise en état du réseau téléphonique, des centres de soins et la polyclinique, l'installation de plusieurs postes d'observation, un siège de la garde communale et la mise en place d'un réseau de transport routier. L'emploi fait également partie des aspects appréhendés par les autorités locales. La remise en activité dans les prochains jours de la mine gérée par Sofelp pour l'exploitation du feldspath, la création de 58 postes de travail dans le cadre du filet social et la réfection des routes en cours nécessitant l'appel de plus de 120 travailleurs. Tel est l'esprit qui aurait présidé au lancement de cette opération « renaissance de l'Edough » avec le retour des populations appelées à réoccuper leur demeure à partir du 31 janvier 2006.