Le Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (Mucem), basé à Marseille, propose à l'Algérie des projets de partenariat. En visite (qui a pris fin hier) de deux jours à Alger, Bruno Suzzarelli, directeur du Mucem, accompagné de Aubin de la Messuzière, président de la Mission laïque française, et de Thierry Fabre, créateur des Rencontres d'Averroès de Marseille, a soumis des propositions de «projets communs» à la ministre de la Culture, Khalida Toumi, qui les a, selon lui, accueillies avec «intérêt». «Nous avons eu droit à un accueil chaleureux de la part de la ministre de la Culture qui s'est montrée intéressée par nos projets», a indiqué M. de Messuzière, lors d'une rencontre avec la presse, hier à Alger. La délégation a eu à rencontrer plusieurs responsables d'établissement culturel de la capitale, dont celui du Musée des arts modernes (MaMa). Le Mucem, qui sera ouvert à l'occasion de Marseille-Provence 2013, capitale européenne de la culture, suggère divers types de partenariat avec les autorités algériennes. Ces partenariats peuvent ainsi prendre la forme d'échanges de collections, de coproductions ou d'expositions itinérantes. Ils pourraient s'étendre aux domaines de la formation aux métiers du patrimoine et à l'économie de la culture, a précisé M. Suzzarelli, qui a également évoqué la possibilité d'effectuer des échanges dans le domaine de la recherche sur le patrimoine immatériel. L'Algérie peut aussi, ajoute-il, bénéficier de la technicité des Marseillais en archéologie sub-aquatique. La même offre de partenariat sera soumise à d'autres pays, dont le Maroc, l'Egypte, la Syrie et la Turquie. Mais la délégation a précisé qu'Alger constitue sa première étape de ce long périple. «Nous avons choisi de commencer notre périple par l'Algérie en raison de la proximité, des liens de coopération très anciens, mais aussi du fait qu'à Marseille, il y a une importante communauté algérienne et des Français d'origine algérienne», a précisé M. Messuzière pour lequel le Mucem a une vocation internationale et vise à permettre des regards croisés des deux rives de la Méditerranée. Le Mucem va accueillir des expositions venant du Nord comme du Sud et mettra en exergue ce qui rapproche et ce qui différencie les nations du pourtour méditerranéen. Le Mucem, tel que présenté hier par les trois responsables français, affiche une grande ambition régionale et internationale et se veut un point de rencontre et de croisement culturel et artistique. Entre ville et mer, le Mucem, musée national décentralisé en région, est installé au cœur de Marseille, à l'entrée du Vieux Port. D'après ses concepteurs, il sera une pièce maîtresse de la revitalisation de la métropole et de son rayonnement international. S'inscrivant dans la lignée du Musée des arts et traditions populaires, créé en 1937 à Paris, il constituera, comme l'a souligné Thierry Fabre, «un lieu ouvert et pluridisciplinaire». Un endroit qui permettra d'explorer les liens qui unissent l'Europe aux pays méditerranéens. Ce musée sera composé, entre autres, de deux plateaux d'exposition étalés sur 15 000 m2, d'espaces dédiés aux enfants, d'un auditorium pour la présentation de spectacles, de concerts, de cycles de cinéma et d'une librairie.