La tutelle estime qu'ils garderont leurs statut, titres, fonctions et les expériences scientifiques acquises à l'étranger. L'Algérie veut récupérer son élite installée à l'étranger. Pour ce faire, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, multiplie les promesses. «Les cadres algériens qui décident de retourner au pays garderont leur statut, titres, fonctions et expériences scientifiques acquises à l'étranger». L'appel a été lancé mercredi dernier, de Tlemcen, par le premier responsable du département de l'enseignement supérieur, Rachid Harraoubia. Ce dernier a tenu à préciser que cette décision a été «concrétisée par un article des nouveaux statuts particuliers, adoptés mardi dernier, en Conseil de gouvernement.» M.Harraoubia s'en réjouit. «C'est pour la première fois qu'un texte de loi préserve les acquis de nos cadres émigrés», a-t-il estimé. Toutefois, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique semble omettre une précision de taille. Ces cadres émigrés qui rentreront au pays, percevront-t-ils les mêmes salaires que ceux perçus ailleurs? Seront-ils estimés à leur juste valeur? C'est là en effet un point d'une importance capitale à ne pas ignorer, en dépit des augmentations salariales annoncées, tambour battant, par le gouvernement. Aussi, la venue des cadres algériens émigrés est-elle tributaire d'un cadre de travail qui sied à leur niveau et aux postes qu'ils sont appelés à occuper. Voilà un autre rempart auquel les intéressés ne peuvent faire face, notamment la bureaucratie galopante qui règne dans les administrations algériennes. C'est la triste vérité à laquelle les pouvoirs publics doivent remédier si l'on veut réellement récupérer l'élite expatriée. Et la saignée continue avec l'érosion du pouvoir d'achat et la kyrielle de problèmes que la crème de la société algérienne subit au quotidien. Les observateurs estiment que l'Algérie doit tout d'abord commencer par garder ses cadres et compétences présents en Algérie, pour, ensuite, prendre les mesures nécessaires à même de permettre à ceux exerçant dans les pays étrangers de rentrer au pays. Cette option semble d'ailleurs prise en considération par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. En ce sens, Rachid Harraoubia a annoncé l'adoption, par le Conseil de gouvernement, des projets de textes finalisés des statuts de l'enseignant chercheur universitaire, de l'enseignant chercheur hospitalo-universitaire et du chercheur permanent. «Ces trois textes définissent les statuts des catégories des personnels d'encadrement des deux missions principales du secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, à savoir la mission de formation supérieure et la mission de recherche scientifique et de développement technologique», a précisé M.Harraoubia. Selon le ministre, les principes fondamentaux qui ont prévalu dans l'élaboration de ces textes concernent, notamment, la subordination exclusive de la promotion dans la carrière à l'obtention d'un diplôme supérieur et la présentation de résultats probants, la progression dans la carrière est basée sur le niveau scientifique et académique du diplôme obtenu, la consécration d'une mention de mérite - Eméritat - l'adoption d'une grille adaptée d'évolution. Le premier responsable de l'enseignement supérieur a rappelé l'octroi d'un budget quinquennal de 100 milliards de dinars, et l'objectif de former 28.000 chercheurs relevant du ministère de tutelle et 4500 autres de divers secteurs.