Au cours d'un procès, pas moins de 15 témoins et responsables, cités dans le cadre de cette affaire, ont défilé devant la barre du tribunal. Une peine de dix ans d'emprisonnement ferme a été requise par le représentant du ministère public contre L. M., propriétaire de l'usine d'eau minérale de Mougheul et L. F., son associé ; huit ans pour les deux directeurs de la BEA et deux ans contre B. M. et C. B., les deux experts fonciers au cours d'un procès qui s'est déroulé, hier, dans le cadre de cette affaire qui a suscité des remous dans la wilaya. Il est reproché au propriétaire de l'usine le «vol d'eau à partir d'un forage, l'utilisation d'une attestation relatant les faits matériellement inexacts et le fait d'avoir tiré profit de l'influence des agents de la banque». Pas moins de 15 témoins et responsables cités ont défilé devant la barre du tribunal. Au cours des débats, les deux responsables de la BEA ont expliqué devant le tribunal, l'organisation, le fonctionnement et les différentes phases du processus de l'examen et d'accès au crédit pour tout projet d'investissement avant la décision finale de financement relevant de la direction générale d'Alger. «Le prêt de 31 milliards de cts accordé à L. M. a été réalisé sur la base de la faisabilité et rentabilité du projet première condition imposée par l'établissement financier», ont déclaré au magistrat les deux responsables de cette institution. Preuve matérielle L'on a appris au cours des débats que le patron de l'usine a présenté 42 milliards de cts comme garantie globale sur son projet. «Ce que je peux affirmer monsieur le président c'est qu'il s'agit d'un client solvable et sérieux qui ne remettait jamais à la banque un document sans accusé de réception», indique le directeur de la banque qui a ajouté que 900 millions de cts ont été remboursés aux premières échéances. Au sujet de l'accusation de vol du forage n°2 de Mougheul relié à l'usine, un défenseur a remis des documents au tribunal prouvant apparemment l'autorisation de l'utilisation du forage par l'administration et les factures d'eau débitée par des compteurs et honorées par le propriétaire. «Où est le vol du puits dans ce cas là monsieur le président», interpellant le tribunal sur cette preuve matérielle au profit de son client. Dans leurs plaidoiries, les avocats ont fait savoir que les deux banques italienne et espagnole des deux fournisseurs des équipements de l'usine ont été saisies par Interpol sur demande de la sûreté nationale mais aucune irrégularité n'a été constatée par cette police internationale qui avait remis les résultats de ses enquêtes aux autorités algériennes. Le verdict a été mis en délibéré pour le 04 janvier 2011.