La Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) a rendu publique une déclaration dans laquelle elle exprime sa «vive préoccupation» quant à la dégradation de la situation en Tunisie. Le communiqué de la FIDH fait part d'une nouvelle tentative de suicide par immolation hier à Sidi Ali Ben Aoun. «La FIDH est vivement préoccupée par la dégradation de la situation en Tunisie, où les émeutes survenues dans la région de Sidi Bouzid, suite à la tentative de suicide de Mohamed Bouazizi, ont déjà causé la mort de deux personnes, fait plus de dix blessés et conduit à plusieurs arrestations», note le communiqué. Et de préciser : «Ces événements dramatiques ont engendré plusieurs mouvements de protestation sociale qui se sont étendus à plusieurs localités du gouvernorat de Sidi Bouzid, ainsi qu'à la capitale.» Revenant sur les détails des événements survenus durant la journée d'hier, le même communiqué de la FIDH note qu'une grande manifestation s'est tenue hier à Tunis devant le siège de l'Union générale des travailleurs tunisiens en solidarité avec les manifestants. Et d'ajouter : «Les forces de l'ordre ont par ailleurs empêché le déroulement d'une marche pacifique à travers les grandes artères de la capitale.» La FIDH note que les échauffourées auraient fait des blessés, sans donner leur nombre. La journée d'hier a aussi été celle des avocats qui ont manifesté devant les palais de justice de Sidi Bouzid et de Tunis pour «exprimer leur soutien à la population. Et d'importantes manifestations de soutien se tiennent encore dans les grandes villes tunisiennes». La FIDH, qui revient sur ces événements, rappelle que «le 22 décembre 2010, Houcine Falhi s'est suicidé en s'électrocutant après être monté en haut d'un pylône à Sidi Bouzid. Le 24 décembre lors d'une manifestation de protestation sociale à Menzel Bouzaiene, le jeune diplômé Mohammed Amari a été tué par balle par des agents de police. Dix autres personnes ont été blessées, deux d'entre elles sont dans un état grave». La même organisation de défense des droits de l'homme s'est indignée aussi des entraves que rencontrent les journalistes à couvrir ces événements. «Des journalistes se trouvent empêchés de couvrir les événements et sont même agressés physiquement. Moez El Bey, correspondant de Radio Kalima a ainsi été brutalisé à son domicile le 24 décembre 2010 alors qu'il commentait en direct à la radio les événements survenus à Sidi Bouzid», souligne le communiqué de la fédération. Ceci et d'appeler les autorités tunisiennes à «procéder à la libération immédiate des personnes détenues, à mener une enquête impartiale pour faire toute la lumière sur ces événements, à juger les responsables et à garantir les libertés individuelles dont le droit à l'information et le droit de manifester pacifiquement».