Pourtant, la demande est réelle et les incessants va-et-vient que notre interlocuteur est le premier à reconnaître ne sont pas que des voyages d'agréments. Une discrétion de façade qui ne peut cacher l'évidence. Car selon certaines révélations, un opérateur canadien serait venu avec des propositions fermes et un cahier des charges drastique. Notamment pour s'assurer que pour cette fois, il faudra que les partenaires algériens s'arment de plus de rigueur. Il y va de la crédibilité des deux partenaires et de la revivification d'un marché jadis florissant. L'espoir est pourtant permis. En effet, chez des opérateurs de seconde génération, l'ambition de faire autant sinon mieux que leurs devanciers est manifeste. Il leur faut nécessairement s'armer de patience et surtout ne pas hésiter à s'entourer de compétences. La formidable notoriété dont continue de bénéficier la Sigoise dans les pays traditionnellement consommateurs fera le reste. En effet, réceptionnée à l'état brut entre 40 et 70 DA, elle est rétrocédée aux intermédiaires en moyenne et selon la qualité entre 120 et 150 DA. Alors que son prix au détail s'était stabilisé à 160 DA, la mauvaise récolte de l'année dernière ainsi que les prévisions de la campagne en cours ont fait grimper les prix de détail à plus de 200 DA. Des cours attractifs pour l'ensemble de la corporation qui, sans faire reculer la ménagère, rendent tout recours à l'exportation superfétatoire. D'où la moue appuyée de ce puissant confiseur qui admettra toutefois que seule la vraie et belle Sigoise pourra voyager sous d'autres cieux.