- Kassa Aïssi, chargé de la communication au FLN : «Il faut attendre la réunion du bureau politique» «En ce moment (vendredi) nous sommes en train de suivre la situation sur le terrain. Nous récoltons le maximum d'informations et demain (aujourd'hui) il y aura une réunion d'abord du bureau politique, ensuite de l'instance de coordination qui regroupe en son sein les membres de l'Exécutif, des présidents des commissions au niveau du Parlement et des cadres FLN des organisations de masse (UNJA et UNEA, entre autres).» Kassa Aïssi s'est excusé de ne pouvoir faire de déclaration. Il fallait donc attendre le communiqué qui devait sanctionner la réunion du bureau politique. Seulement, le responsable du FLN coupera court à l'entretien pour suivre une déclaration à chaud du secrétaire général du parti, Abdelaziz Belkhadem, sur la BBC.
- Miloud Chorfi, chargé de la communication au RND : «Une provocation de certaines parties et des lobbies de la spéculation»
Suite aux manifestations qui se sont déroulées ces deux derniers jours à cause de la flambée des prix des produits de large consommation et de première nécessité, «nous regrettons les pertes et les dégradations qu'ont eu à subir les édifices publics et privés. Nous dénonçons les provocations de certaines parties et des lobbies de la spéculation qui sont derrière l'augmentation des prix et profitent de ces moments pour jouer avec les sentiments de la jeunesse et le pouvoir d'achat. L'objectif est de sauvegarder leurs intérêts suite aux dernières décisions prises par le gouvernement en vue d'organiser le marché et de protéger l'économie nationale. Nous appelons à la sagesse, le gouvernement s'attelle à trouver des solutions adéquates et définitives à cette situation».
- Parti socialiste des travailleurs (PST) : «Une jeunesse si pauvre dans un pays si riche» «Partout, les jeunes ont dit leur colère face à l'envolée des prix des produits de base ; ils ont dit leur détresse devant l'absence d'un logement ; ils ont dit leur désespoir devant la rareté des emplois ; ils ont dit leur malheur dans une vie sans loisirs, dans un pays prison que l'Europe leur interdit de quitter, dans une société bloquée, en crise. Jeunesse si pauvre dans un pays si riche… Ils ont crié leur haine des nouvelles classes possédantes, leur refus de la corruption, leur rejet de l'humiliation et leur détermination contre la répression.»
- Parti de la liberté et de la justice (PLJ) : «Aucun Algérien n'a intérêt à ce que le pays sombre une nouvelle fois dans le chaos et l'anarchie» «Les événements dramatiques vécus dans la capitale et certaines villes de l'intérieur du pays relancent le débat sur l'état de droit et la capacité de gestion de ses dirigeants. Le PLJ, tout en condamnant les actes de pillage et de destruction qui ont visé les biens publics et les propriétés privées dans certains quartiers, rend responsable le pouvoir de ce profond malaise né de l'injustice sociale, du verrouillage de la scène politique et médiatique et du développement de l'impunité et de la corruption à grande échelle. Il l'invite à ouvrir immédiatement un dialogue avec toutes les sensibilités politiques et les forces actives dans la société en vue de trouver une solution durable à la tension actuelle. Le PLJ lance également un appel au calme et invite les jeunes à ne pas recourir à la violence pour exprimer leurs revendications légitimes. Aucun Algérien, quel que soit le degré de sa détresse, n'a d'intérêt à ce que son pays sombre une nouvelle fois dans le chaos et l'anarchie.»
- RCD : «Nous devons transformer un rejet en projet» «Sitôt les premières émeutes enregistrées, le Rassemblement a instruit ses instances régionales, dans le pays comme en émigration, pour mettre en place des cellules de veille. Le RCD n'a eu de cesse d'alerter, à travers l'ensemble de ses structures, sur la gravité de la crise sociale et politique qui s'éternise en Algérie. La dégradation continue du niveau de vie de l'écrasante majorité de nos concitoyens, notamment les jeunes et les femmes, a provoqué plus de 9000 émeutes en Algérie pour la seule année de 2010. Ces manifestations décrites, à juste titre, comme la conséquence d'une inflation débridée, connaissent aussi des raisons plus profondes (…). Face à une misère rampante, le pouvoir réagit par le mépris, la répression ou la corruption. Ce qui se passe dans la rue algérienne est la conséquence directe d'un autisme politique qui fausse depuis toujours la volonté citoyenne par la fraude électorale, préalable au détournement de la richesse nationale au profit de castes d'autant plus voraces qu'elles se savent illégitimes. Phénomène aggravant, la fermeture de tout espace d'expression et d'organisation autonome ne laisse que l'émeute et la rue comme moyen et place pour la contestation. Quelle que soit l'issue des événements en cours, ils auront déjà contribué au renforcement de la résistance citoyenne et à la disqualification du système en place. Outre qu'il est le seul et l'unique responsable de l'incurie nationale, le pouvoir est mal venu pour se désoler ou s'indigner des actes de violence enregistrés ici et là. Quand un régime n'a que la censure, le mépris et la répression à opposer aux citoyens, il est dans l'ordre des choses que ceux-ci se défendent par le seul recours qui leur soit laissé : la protestation improvisée. (…) Le RCD s'associe et soutient toutes les initiatives citoyennes exprimant une colère légitime.»
- Bouguerra Soltani (MSP) : «Rejet des actes de vandalisme» Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Bouguerra Soltani, a exprimé hier à El Oued son rejet des actes de vandalisme, déplorant les pertes matérielles enregistrées suite au mouvement de protestation contre la cherté de certains produits de large consommation qui a touché plusieurs villes du pays. M. Soltani a indiqué que «les revendications du peuple qui aspire à la justice sociale, à l'emploi et à la stabilité sociale sont légitimes mais nous rejetons le vandalisme et la destruction». L'Etat algérien reconnaît la nécessité de consacrer la justice sociale, mais sans le recours au saccage et à la destruction, a-t-il estimé, appelant au dialogue avec toutes les catégories de la société, seul moyen à même d'éliminer les tensions. «Le défi sécuritaire a été relevé dans notre pays et les citoyens aspirent à l'amélioration des conditions de vie», a-t-il souligné. Et d'ajouter que «l'Etat algérien a également relevé le défi des infrastructures mais le citoyen n'en mesure pas l'importance tant il est absorbé par ses préoccupations». M. Soltani a également fustigé ceux qui tentent d'exploiter cette crise précisant que «l'Algérie est en mesure de trouver les issues adéquates tant au plan matériel qu'humain».
- L'UGTA appelle à prendre des mesures «urgentes» L'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) a appelé hier les pouvoirs publics à prendre des mesures «urgentes» pour contrer avec «fermeté» la spéculation sur les prix des produits de large consommation. «L'UGTA sollicite les pouvoirs publics afin de prendre des mesures urgentes et appropriées à l'effet de contrer avec fermeté la spéculation sur les prix des produits de large consommation», a indiqué le secrétariat national de l'UGTA dans un communiqué repris par l'APS. Réunie pour examiner la situation qui prévaut «actuellement» dans certaines localités, l'organisation syndicale a condamné «vigoureusement» ces actes de «spéculation» qui ont conduit à «une augmentation des prix touchant les produits de large consommation, notamment l'huile et le sucre», a ajouté le communiqué.