Les spécialistes maghrébins participant à un colloque ont fait part, vendredi à Alger, des derniers progrès enregistrés dans le monde en matière de prise en charge du cancer du sein, thème d'un colloque international tenu dernièrement aux Etats-Unis. Le Pr Kamel Bouzid, président de la Société algérienne d'oncologie, a affirmé que l'organisation de ce colloque scientifique au profit des pays maghrébins s'inscrivait dans le cadre de la formation continue des spécialistes des pays maghrébins. Le Pr Bouzid, chef de service oncologie au centre de lutte contre le cancer, Pierre et Marie Curie, a indiqué que les spécialistes des pays maghrébins étaient prêts à appliquer les nouveaux traitements, après leur enregistrement et l'accord des pouvoirs publics de leur pays. Le cancer du sein dont on enregistre 9000 nouveaux cas en Algérie, a-t-il dit, n'est pas cause de décès, mais c'est l'évolution de la maladie et l'absence de dépistage précoce qui causent les complications chez les patientes. L'oncologue marocain, Dr Fawzi Habib, a, de son côté, affirmé que cette rencontre avait pour but de rapprocher les points de vue et de présenter les progrès enregistrés dans les traitements en vigueur dans les pays développés. S'agissant de la spécificité des pays maghrébins, l'intervenant a indiqué que le cancer du sein touchait les jeunes femmes de 35 ans et plus, alors que dans les pays développés la catégorie à risque est celle des 50 ans et plus. Il s'est félicité des progrès enregistrés dans les pays maghrébins en matière de prise en charge du cancer du sein, appelant à l'unification des efforts, au renforcement de la prévention, au dépistage précoce de la maladie, à la sensibilisation des femmes quant à la nécessité de faire des mammographies et à la dotation des grandes villes en services de radiothérapie. Les pays d'Afrique du Nord, a-t-il poursuivi, sont exposés à une augmentation du taux de prévalence du cancer du sein durant les 15 prochaines années, en raison de l'élévation de l'espérance de vie des populations, rappelant que la prévalence annuelle de ce type de cancer dans son pays, actuellement de 2000 cas, était appelée à atteindre 4000 cas durant les prochaines années. La chimiothérapie, a souligné l'intervenant, est actuellement prescrite aux patientes avant l'intervention chirurgicale, contrairement à ce qui se faisait par le passé, expliquant que cette nouvelle méthode contribue à réduire progressivement le volume de la tumeur jusqu'à sa résorption. Il a insisté sur l'importance de l'actualisation des informations et de la formation continue pour les médecins, précisant que les nouvelles méthodes thérapeutiques contribueront à augmenter les chances de guérison. Cette rencontre scientifique durera jusqu'à dimanche et s'achèvera par une série de recommandations en faveur de l'unification des normes de traitement entre les pays de la région.