Le groupe qui affirme détenir le journaliste italien, qui a disparu depuis sept jours, alors qu'il se rendait de Baghdad à Najaf, a accordé au gouvernement italien un délai de 48 heures pour retirer ses troupes de l'Irak. Sans quoi, affirme le communiqué rendu public dans la cassette diffusée, il ne répondrait plus de la survie de Enzo Baldoni. Réagissant intempestivement à cette information, le palais Chigi du gouvernement a rendu public un communiqué dans lequel il réaffirme le maintien du contingent italien « jusqu'au retour de la sécurité en Irak ». Pour sa part, le ministère des Affaires étrangères a assuré faire son possible pour libérer l'otage. L'opposition de gauche, quant à elle, a saisi l'occasion pour rappeler au chef du gouvernement italien « les conséquences dramatiques de l'aventurisme belliqueux » de son gouvernement « qui a entraîné l'Italie dans les marécages de la guerre en Irak ». En proie à une grande angoisse, la famille de Baldoni a sollicité l'aide de la Croix-Rouge italienne, au sein de laquelle Enzo activait comme volontaire, pour une médiation avec les ravisseurs. Les collègues de Baldoni ont pour leur part mis sur le site du journal Diario les articles et photos du journaliste, espérant que les ravisseurs prendront connaissance du militantisme de Enzo pour défendre les démunis et rapporter les souffrances des citoyens irakiens dans cette guerre. L'organisation Reporters sans frontières a lancé un appel aux ravisseurs afin qu'ils relâchent Enzo Baldoni, « un civil qui n'a rien à voir avec les positions du gouvernement de son pays ». Depuis qu'il s'est aligné sur la politique de George W. Bush en Irak, le gouvernement de Silvio Berlusconi est dans le collimateur des groupes islamiques extrémistes qui sont allés jusqu'à menacer les ministres libyens, qui serreraient la main à Berlusconi, lors de sa visite à Tripoli, hier. Les membres du groupe Abou Bakr Al Libi prétendent être les descendants du leader de la révolution libyenne contre les Italiens, dans les années 1930, Omar Al Moukhtar.