Le troisième anniversaire des attentats terroristes contre les tours jumelles de Manhatan a été marqué en Italie par de massives manifestations pour exiger la libération des deux volontaires d'une ONG, enlevées à Baghdad. Des dizaines de milliers de manifestants sont descendus, hier, dans les rues d'une vingtaine de villes italiennes, réclamer la libération des deux humanitaires italiennes, dont, plus de cinq jours après leur enlévement, on ignore encore le sort. Aucune nouvelle ou revendication crédible n'est venue atténuer la forte préoccupation de leurs familles. A part un mystérieux groupe qui se fait appeller « les adeptes d'Al Dhaouahiri » (du nom du numéro deux de l'organisation terroriste Al Qaîda) qui a affirmé dans un communiqué diffusé via Internet être à même de fournir des informations sur les otages « si le gouvernement italien œuvre pour la libération des détenues musulmanes en Irak », aucune revendication sérieuse n'est encore parvenue aux Italiens. Par précaution, le gouvernement italien a néanmoins affirmé, hier, qu'il demanderait à son homologue des USA « de libérer les Irakiennes innocentes ». Les deux jeunes femmes, Simona Torreta et Simona Pari, âgées toutes deux de 29 ans, ont été kidnapées de leur bureau de Baghdad, avec leur collègue irakienne, Mahnez Bassam et un autre Irakien, Ali Raad Azziz, qui se trouvaient également au siège d'un pont pour Baghdad. Cette Organisation, non gouvernementale active en Irak depuis les années de l'embargo, avait défié toutes les interdictions et fait courir à ses volontaires un réel danger, pour pouvoir construire des écoles et des conduites d'eau potable à travers l'Irak. Forts de la sympathie que la population nourrissait à leur égard, les membres de l'ONG n'ont pas voulu quitter l'Irak au vu de la dégradation de la situation sécuritaire ni accepter une protection rapprochée. L'une des deux Simona parle l'arabe, et en compagnie de ses collègues, elle se déplaçait dans différents villes pour porter eau et médicaments aux habitants privés de tout. L'enlévement des deux jeunes femmes tombe mal pour le gouvernement, qui a eu déjà beaucoup de mal à faire passer, auprès des Italiens, sa décision de maintenir le contingent italien en Irak, après l'exécution du journaliste Enzo Baldono, il y a deux semaines par L'armée Islamique en Irak et avant lui celle de l'agent de sécurité Fabrizio Quattrocchi. Inspiré par la forte mobilisation des Français, pour exiger la libération des deux journalistes ressortissants de l'Hexagone, le gouvernement de Silvio Berlusconi, a pris cette fois plusieurs initiatives, même si certaines ont été jugées « improvisées et inopportunes ». Comme l'idée d'inviter les ambassadeurs arabes au ministère des Affaires étrangères pour un entretien au sujet des otages ou encore d'envoyer le secératire d'Etat aux affaires étrangères, Margherita Boniver au Moyent-Orient pour rencontrer les épouses des présidents arabes et tenter de mobiliser les associations féminines arabes. Le président de la République italienne, Carlo Azglio Ciampi, a, pour sa part, consenti à recevoir des « représentants » de la communauté musulmane bien qu'il n'existe encore aucun accord entre celle-ci et l'Etat italien. Dommage que les dits représentants aient été trié sur le volet, et que pour parler au nom des musulmans d'Italie, un journaliste star, d'origine égyptienne mais chrétien, et un ancien ambassadeur italien converti à l'Islam, aient été les seuls à avoir eu cet honneur. Priant pour que les otages soient relachés par leurs ravisseurs, les Italiens sont descendus, très nombreux, hier, dans les principales villes de la péninsule, manifester leur solidarité aux deux Simona et exiger leur libération. Ceci dans un climat d'angoisse tangible après que les autorités italiennes eurent décrété, sur la base d'informations des services de renseignements, les deux prochaines semaines à haut risque terroriste.