Les habitants souffrent de moult problèmes liés à l'AEP, l'assainissement, l'éclairage public et le ramassage des ordures. La cité Zendouh Mohamed, communément appelée Sicel, en référence à l'entreprise italienne qui l'avait réalisée en 1987, vit une rocambolesque situation. A ce jour, plus de 600 familles ne savent plus à qui s'adresser pour trouver les solutions aux maux qui minent leur cité. Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, la cité Sicel ne dispose d'aucun statut juridique. Elle n'appartient à personne ! Construits initialement au profit de l'entreprise Sonatrach, les logements ont finalement été cédés aux employés de cette entreprise depuis le 20 mars 2002. Dans sa résolution relative à cette cession, le conseil d'administration de Sonatrach cherchait à s'éviter «la sensibilité et la complexité de la gestion de ce patrimoine». Seulement, Sonatrach ignorait alors qu'elle allait, par cet acte, engendrer un précédent unique dans le domaine de la gestion du patrimoine immobilier. Aujourd'hui, un vide juridique a fini par surgir, et aucune institution n'est en mesure d'intervenir pour répondre aux doléances des occupants de la cité, pour la simple raison que le transfert immobilier n'a pas été officiellement opéré depuis déjà plus de vingt ans. Ni l'APC, ni l'Office public de la gestion immobilière (OPGI), ne peuvent intervenir sur un patrimoine qui, aux yeux de la loi, reste la propriété de Sonatrach. Mais là aussi, les choses ne sont pas évidentes car, selon une source sûre, Sonatrach qui ne dispose d'aucun titre de propriété, elle n'a qu'un titre d'exécution, a tenté en 2005 de résoudre ce problème, mais le dossier était si compliqué que les solutions définitives tardent à venir. En attendant, l'APC de Fil-Fila continue d'assumer la responsabilité des autres comme le relève un cadre de la commune qui affirme: «Même si on n'est pas tenu de le faire, ceci ne nous empêche pas de répondre aux besoins des habitants qui nous saisissent, car on ne peut tout de même pas les laisser à leur sort». Et d'ajouter: «Nous continuons, dans la mesure de nos moyens, à assurer l'éclairage public, l'assainissement et la gestion des ordures ménagères, alors que ces charges incombent à Sonatrach.» L'intervention de l'APC ne peut malheureusement pas s'étendre à d'autres actions urgentes dont les conséquences sont beaucoup plus graves. La cité est aujourd'hui confrontée à deux risques majeurs, comme le rapportent des habitants: «Il y a d'abord un risque de glissement de terrain dû à la nature sablonneuse de la région et il y a aussi les problèmes de corrosion qui commencent à faire leur effet sur les poutres des immeubles construits en préfabriqué. L'absence de maintenance a engendré de graves détériorations. Si cet état perdure, le pire est à craindre.» Les résidants, à travers leur association, El Amel, énumèrent d'autres problèmes en déclarant ceci: «Le réseau d'AEP s'est nettement dégradé devant le manque d'entretien, et plusieurs fuites sont enregistrées. Onze immeubles, dont les câbles électriques sont endommagés, ne sont alimentés que par une seule phase et nous ne pouvons même pas allumer les postes de télévision.» Les habitants exposent, également, plusieurs comptes- rendus de constats faits par l'APC confirmant l'existence d'un grand problème d'étanchéité dû essentiellement à la corrosion, et qui nécessite des interventions lourdes et coûteuses que la commune n'est pas en mesure d'entreprendre, légalement et techniquement. Les attributaires tentent de sensibiliser les responsables locaux pour minimiser, du moins, les carences qui minent leur quotidien en attendant l'épilogue de cette situation qui a trop duré. Le président de l'association reste cependant confiant en notant: «Lors d'une récente visite à notre cité, le wali a été très sensible à notre situation et nous avons été informés qu'il a instruit le directeur des mines pour rouvrir le dossier de la cité Sicel afin de trouver une solution. Nous espérons que cette action aboutira pour le grand bien de plus de 600 familles.»