Bouteflika a convoqué un Conseil des ministres ce jeudi pour communiquer sa dernière décision. Sa dernière décision est qu'il a instruit le gouvernement de préparer un projet de loi levant l'état d'urgence. Cette décision est reprise par les médias du monde entier. En effet, selon cette information, le Président a instruit le gouvernement sans préciser quel est le ministre qui en est chargé. Celui de l'Intérieur ? Celui de la Défense ? Donc lui-même ? Celui de la Justice ? Le chef du gouvernement lui-même ? En ne précisant pas la partie chargée, la levée de l'état d'urgence n'est pas pour demain. Un autre point qui confirme cela est le fait que Bouteflika n'a pas fixé un délai pour présenter un tel projet de loi. Il peut donc durer éternellement. Aucun délai n'a été fixé. A supposer que ce projet est terminé, il ne sera adopté qu'en Conseil des ministres, lequel est convoqué par Bouteflika lui-même. Comme aucun délai n'a été fixé, ce Conseil des ministres risque de ne pas être convoqué. A supposer que ce Conseil des ministres est convoqué et qu'il a adopté le projet de loi, il faut ensuite le déposer sur le bureau de l'Assemblée qui doit le programmer pour une de ses sessions. Le bureau de l'Assemblée peut ne pas le programmer ou le programmer dans une durée indéterminée. Au cas où le bureau de l'Assemblée le programme, il y a le vote de l'Assemblée elle-même qui peut le refuser suite à un coup de fil. Toute cette longue procédure prouve que cela n'est pas sérieux car si Bouteflika voulait lever l'état d'urgence, il lui faut signer un décret présidentiel ou une ordonnance avec un seul article : «L'état d'urgence est levé à partir de ce jour.» Bouteflika aime beaucoup légiférer par ordonnance. Pourquoi a-t-il refusé cette fois-ci ? C'est qu'il ne veut nullement lever l'état d'urgence. Le seul mot d'ordre est la levée de l'état d'urgence maintenant et par ordonnance présidentielle.