Les producteurs, qui gardent en mémoire les pertes énormes des années écoulées, exigent des engagements sérieux de la part des transformateurs. La commune de Ben Azzouz, pour la deuxième année consécutive, est en passe de battre tous les records et de se placer en pole position en matière de production de tomate industrielle. L'année passée, la région avait remporté la première place au niveau national avec une production de plus de 2,5 millions de quintaux. Pour cette saison, on devrait s'attendre au maintien de cette production si jamais on venait à intéresser les agriculteurs. Ainsi, et dans le but de garantir la réussite de la campagne qui débute le mois de mars prochain, une assemblée des producteurs s'est tenue ce mercredi à Ben Azzouz en présence des représentants de la DSA, de la chambre d'agriculture et de quelques transformateurs. Lors des débats, l'ensemble des présents a convenu de la nécessité d'accroître les superficies de culture vu le potentiel énorme de la région. Le problème de l'écoulement de la production a néanmoins constitué l'essentiel des débats et suscité beaucoup d'interventions. A ce sujet, un des transformateurs s'est engagé publiquement à accueillir toute la production de Ben Azzouz. «Sans restriction aucune», a-t-il avancé. Nonobstant ces assurances, les agriculteurs n'ont pas caché leur méfiance car, ont-ils laissé comprendre, ils gardent encore en mémoire les mêmes promesses non tenues par des transformateurs lors des précédentes campagnes. Ils ont proposé l'instauration de mécanismes bien définis qui vont de la réception jusqu'au payement en fin de saison. Ils ont fait savoir qu'ils sont prêts à multiplier les efforts, encore faut-il, disent-ils, que «les transformateurs tiennent leurs engagements pour nous éviter les grandes pertes subies dans le passé et qui nous avaient contraints à déverser une partie de la récolte dans les rivières». A ce propos, Ahmed, un agriculteur de Ben Azzouz, affirme: «Il est impossible de s'intégrer pleinement dans ce créneau sans instaurer une confiance entre producteur et transformateur et, pour ce faire, des mesures concrètes doivent êtres mises en pratique, comme l'institution d'un contrat.» Ainsi, l'assemblée s'est terminée sans avoir concrétisé l'essentiel de ses objectifs tant les agriculteurs n'avaient pas obtenu les garanties fiables pour la relance à grande échelle d'une filière jadis plus porteuse.