Permettez-moi de vous adresser ce qui suit, qui ne doit en aucun cas être considéré comme une mise au point, suite à la critique de votre journal consacrée à mon dernier ouvrage La saga des rois numides. Votre collaborateur affirme entre autres que : «Tout lecteur, un tant soit peu avisé — mais qui ne connaîtrait pas le Dr Djennas et sa rigueur —, perdrait toute envie de lire un livre qui ne fait que reprendre les ‘‘travers des sources bibliographiques'' des auteurs gréco-latins de l'Antiquité...» Ce sont-là d'ahurissantes contrevérités, des affirmations sentencieusement assénées, et des jugements de valeur qui se veulent sans appel. Après les traditionnelles formules laudatives qui précèdent la mise à mort «le Dr Messaoud Djennas, ophtalmologiste réputé, un féru d'histoire, à la remarquable érudition et un conteur accompli» avant d'arriver à la charge qui se veut fatale : travail de «compilation», qui n'a pas dérogé aux travers des sources bibliographiques, auxquels je serais allé jusqu'à leur accorder un large crédit qu'il assume, etc. Du délire… je ne veux ni ne peux m'engager dans une polémique aux enjeux dérisoires à mes yeux totalement inattendue car, également, totalement injustifiée. A ce titre, j'aimerais faire une remarque qui concerne un débat fondamental qui est ouvert, pour la première fois je crois, et qui semble avoir été totalement occulté par votre collaborateur ; c'est celui de la recherche des causes de l'échec de nos glorieux aïeux à construire une nation et à bâtir un Etat qui eussent pu survivre aux aléas de l'Histoire. J'ai entamé ce débat dans le chapitre «Epilogue», car il est toujours d'actualité, à en juger par les ravages que connaît actuellement notre pays, liés à la résurgence du tribalisme et du clanisme qui nous ont fait tant de mal dans le lointain passé.