Plusieurs dizaines de travailleurs et syndicalistes de l'entreprise des voyageurs du centre TVC (ex-SNTV) ont bloqué, hier, la route reliant Rouiba à Reghaïa (30 km à l'est d'Alger), à l'aide de blocs de pierre et de pneus enflammés. Les protestataires se sont révoltés pour dénoncer la mauvaise gestion de leur entreprise, réclamant le départ du directeur général ainsi que l'application des dispositions de la convention de branches qui prévoit des augmentations salariales de l'ordre de 25%. Les travailleurs ont observé un sit-in avant-hier devant le siège de l'entreprise pour exiger des réponses concrètes à leurs revendications, mais aucun responsable ne les a reçus. Le blocage de la route a provoqué un immense embouteillage. Le syndicat explique, dans un communiqué, que le malaise qui couve au sein de l'entreprise est dû à l'interruption de la communication avec la direction après la réintégration de 45 travailleurs licenciés de manière abusive au début de l'année 2010. Hier, les travailleurs reprochaient au président du conseil d'administration et au directeur général d'avoir été à l'origine de la dégradation du climat social et du blocage des activités de TVC. «Nos responsables ont transféré 64% du capital de l'entreprise, détenu sur la gare routière du Caroubier d'Alger, au profit de la Société de gestion des participations (SGP) sans qu'ils jugent utile d'en informer nos représentants», nous a confié un syndicaliste, qui demande la création d'une commission d'audit interne ou externe «afin de détecter les lacunes et les écarts dus à la mauvaise gestion». Les représentants des travailleurs exigent également la tenue d'une réunion pour dégager les solutions idoines afin de relancer l'activité du transport public à travers le pays, ainsi que l'application de l'accord collectif du 10 juin 2010 relatif aux conditions de départ en retraite.