Les travailleurs du groupe laitier Giplait, entreprise en voie de privatisation, se disent prêts à reprendre l'ensemble des filiales du groupe public. Organisés en coordination nationale, les représentants des travailleurs l'ont clairement signifié lors d'une session extraordinaire, tenue le 28 novembre 2005. « Nous confirmons, au nom de tous les travailleurs du groupe Giplait, notre intention de reprendre l'ensemble du portefeuille du groupe au profit des salariés », a déclaré la coordination dans un communiqué. Et de réitérer « sa position pour rejeter toute procédure de privatisation anarchique, engagée à l'insu du partenaire social ». Les syndicalistes qui se sont toujours prononcés pour cette option reviennent ainsi à la charge après que le groupe français Lactalis, repreneur potentiel, eut décidé de se retirer de la course. En effet, Lactalis avait dépêché, en avril 2005, ses hauts responsables pour un possible rachat de l'ex-Onalait. Lactalis s'était manifesté après le lancement d'un appel d'offres par la SGP Tragral (holding d'Etat détenant le portefeuille de Giplait) qui a ouvert le capital des 19 filiales à hauteur de 70 %. En haut du tableau mondial du secteur lait et dérivés, Lactalis devait exprimer son désir d'investir le créneau de la production laitière en Algérie en entrant majoritairement dans le capital de 12 filières du groupe Giplait. Il avait affiché également son intention de réduire l'emploi dans certaines unités. Ce à quoi les syndicalistes ont opposé un « niet » en déclarant que la venue de Lactalis ne se fera jamais sur le dos des travailleurs. Giplait ne contrôlerait que 55% de parts de marché dans le lait pasteurisé et seulement 6% dans les dérivés laitiers (yaourts, fromages...). Souffrant des marges administrées imposées par le gouvernement depuis la disparition des prix administrés en 1996, Giplait produit à perte le lait pasteurisé, selon des spécialistes.