A El Bayadh, un militant de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH) a été placé mercredi sous contrôle judiciaire après avoir passé une nuit entière au poste de police. Son tort ? Le militant de la LADDH a osé crié "Le peuple veut la chute du système" ! Il s'appelle Larbi Châanbi. Il habite à El-Bayadh et à 47 ans, il est toujours chômeur. Révolté contre ces conditions de vie misérables et l'injustice qu'il observe quotidiennement dans sa ville, Larbi a décidé alors de rallier le mouvement des jeunes chômeurs qui se sont mobilisés ces trois derniers jours à El Bayadh pour organiser qutodiennement des rassemblements devant le siège de la wilaya. Mardi, au moment où 400 chômeurs ont occupé pacifiquement l'enceinte de la wilaya pour réclamer un travail et dénoncer la corruption, les forces de l'ordre sont intervenues pour les disperser par la force. Des affrontements ont éclaté des lors entre les chômeurs et les policiers. Une vingtaine de blessés sont à déplorer et un jeune chômeur a été transféré à l'hôpital. "C'est pendant ces échauffourées que Larbi a été arrêté par la police. Il a été retenu durant toute la nuit juste parce qu'il n'est pas un chômeur comme les autres. Il est aussi un militant de la LADDH qui a tenté de filmer les scènes de violence", explique à ce sujet Hassan Bouras, membre du comité directeur de la LADDH et représentant chargé des affaires du Sud à El Bayadh. Notre interlocuteur révèle, par ailleurs, que Larbi a été placé sous contrôle judiciaire lorsqu'il a été présenté, mercredi, devant le juge d'instruction. "Le juge d'instruction lui a clairement conseillé de s'éloigner du militantisme s'il veut trouver du travail. En plus, il a été accusé d'atteinte à corps constitué après avoir crié devant les policiers le peule veut la chute du régime", confie encore Hassan Bouras.
Il est à signaler enfin que Larbi Châanbi n'a été relâché par la police que mercredi après-midi. La section de la LADDH d'El Bayadh assure qu'elle va réunir un collectif d'avocats pour le défendre à l'ouverture de son procès.