Les problèmes de logement et d'emploi sont les raisons des deux sit-in observés à Aïn Tolba et à Aïn Témouchent. Il ne se passe pratiquement plus un jour ouvrable sans que le siège de la wilaya ne soit assailli par des protestataires pacifiques. Ils viennent de toutes les agglomérations de la région présenter leurs doléances. Hier, deux sit-in ont été observés, le premier par des habitants de Aïn Tolba pour une question de logements et le second par des jeunes demandeurs d'emploi de Aïn Témouchent. Les premiers, une cinquantaine, venaient d'apprendre au bout de plusieurs années de démarches, depuis 1999 où les premiers d'entre eux avaient obtenu un désistement de leur employeur sur les logements qu'ils occupent, que l'assiette que couvre leur cité est affectée à un autre usage. Ainsi, en a-t-il été décidé par le biais d'un POS (plan d'occupation du sol) dans la plus grande opacité, sans qu'ils sachent depuis quand, cela alors qu'ils étaient occupés à accomplir démarche sur démarche pour obtenir que les services des domaines leur cèdent leur habitat. Il s'agit de bâtisses en préfabriqué au Haï Hayat, datant de 1985, appelées communément Dragagos du nom d'une société espagnole qui activait dans la région et pour en avoir été une base de vie. POS douteux «Mais nos habitations sont en très bon état ! Pourquoi les raser ? Il y a la chaussée, le gaz, l'électricité, le téléphone et toutes les commodités. Ce ne sont pas des gourbis ou ce qu'on appelle par euphémisme un habitat précaire. Pourquoi a-t-on décidé de cela en catimini ? Il a fallu attendre janvier 2011, par le biais d'une réponse des domaines, pour que nous apprenions que nos demandes ne seraient pas satisfaites selon les dispositions d'un douteux POS. Pourtant, tout allait bien en 1999 lorsque 12 d'entre nous, les premiers demandeurs, avaient reçu les agents des domaines pour faire une évaluation en vue d'arrêter le prix de cession. Tout allait encore bien lorsqu'en 2002, le reste des 50 familles résidantes ont présenté leurs demandes d'acquisition. Jeudi passé, le chef de cabinet de Mme le wali nous a demandé de revenir aujourd'hui pour avoir une réponse». Quatre des leurs, qui avaient été introduits à la wilaya, reviennent en fulminant : «Les gars, c'est niet qu'on nous a dit. Maintenant nous allons passer à la deuxième phase de notre protestation». Interrogé sur ce que va être cette phase, l'orateur répond que c'est l'assemblée générale des habitants du quartier qui va en décider. Les seconds protestataires sont des candidats au pré-emploi : «On joue avec nous au ping-pong ! On est venu mercredi, on nous a dit de revenir aujourd'hui. Quatre d'entre nous ont été reçus à la première heure. On nous a dit d'aller à la daïra où nous serons satisfaits ; mais, là, on nous a appris qu'il n'y avait rien pour nous. De retour ici, on nous a encore demandé de déléguer quatre d'entre nous. Ils y sont encore».