Climat de France, Oued Koriche. La tension est à son comble, après l'assaut effectué hier par la police accompagnant les services communaux pour la démolition du bidonville installé dernièrement au niveau du «B21». Une cinquantaine d'habitants ont improvisé un cordon humain à l'entrée de la cité, empêchant les policiers d'avancer. La police a voulu investir les lieux à cinq heures du matin. Les agents de l'ordre, voulant certainement éviter toute confrontation se sont retranchés au niveau du commissariat sis à quelques centaines de mètres plus haut. Une vingtaine de familles ont procédé dernièrement à la construction de baraques. Le jardin public jouxtant la cité est transformé en un terrain constructible en l'espace de quelques semaines. «C'est pour fuir la promiscuité que nous avons créé ce bidonville. Nous aussi, nous aurions souhaité profiter du jardin, comme tous les autres humains, mais en l'absence d'autres solutions, nous étions dans l'obligation de construire», raconte un père de famille, quinquagénaire. La détresse des représentants des familles occupant de minuscules appartements, se lit sur tous les visages. «J'ai un fils de 23 ans et une fille de 21 ans, et d'autres plus jeunes, et nous partageons tous la même chambre». La promiscuité dans laquelle évoluent ces familles depuis l'indépendance n'a jamais été prise en compte par les autorités publiques. «Aucun habitant de ce quartier n'a jamais bénéficié d'un quelconque logement», accusent en outre les habitants. «Les hommes sont obligés de dormir dans les voitures des voisins», précise-t-on également. Les bâtiments, construits dans les années 50, destinés aux travailleurs ne sont pas adéquats pour une habitation prolongée. Des F1 et des F2 minuscules ont été partagés à maintes reprises par les différentes familles vivant sous le même toit. L'idée de la construction d'un bidonville a pris forme après l'opération de relogement des occupants des baraques en 2010. «On nous a dit à l'APC que les logements sociaux sont destinés aux habitants des bidonvilles, autrement dit, on nous demandait de construire des baraques pour bénéficier de logements décents». Les habitants rencontrés, hier se disent «déterminés à protéger nos nouvelles demeures. Nous nous sommes endettés pour construire ces bicoques, et personne ne les touchera avant de nous donner les clefs de logements décents», indiquent également les protestataires. Une source à l'APC de Oued Koriche affirme que ce dossier est en suspens puisque c'est la wilaya qui en a la prérogative de gestion. «L'APC est dépassée».