Ils sont venus hier matin de Boghari, de Médéa et d'Alger pour fleurir la tombe de Abdelhamid Benzine à l'occasion du huitième anniversaire de sa disparition. La cérémonie s'est déroulée hier matin dans la simplicité au cimetière d'El Madania (ex-Clos Salembier) sur les hauteurs d'Alger en présence de proches et d'amis. «Ils», ce sont quelques-uns de ses codétenus encore vivants qui ont connu avec lui les mêmes moments difficiles dans le pénitencier de Lambèse ou au camp de détention de Boghari. Certains d'entre eux se sont levés tôt pour être au rendez-vous à 10h. Etaient également présents des compagnons de lutte de la période qui s'étend de 1962 jusqu'à sa mort. Benzine, militant communiste très connu, a commencé à lutter contre le colonialisme en 1940 dans les rangs du Parti du peuple algérien (PPA) et a été arrêté une première fois, alors qu'il n'avait que 15 ans. Il avait rejoint les rangs du parti communiste (PCA) en 1953 avant de s'engager dans la lutte de libération en tant que chef des «Combattants de la liberté» ensuite dans les rangs de l'ALN comme officier. Arrêté en novembre 1956, il avait séjourné dans les prisons et les camps et n'avait été libéré qu'en 1962. Benzine reprendra le combat en tant que militant de la cause du peuple et en tant que journaliste et ce jusqu'à sa mort en 2003 suite à une douloureuse maladie.