Les habitants de la cité Tribou (8 Mai 1945) attendent une prise en charge effective des problèmes qui émanent de la centrale électrique. Les habitants de la cité Tribou, à Sorecal (Bab Ezzour), n'en finissent pas de souffrir des nuisances qui émanent d'une centrale électrique se trouvant dans les entrailles mêmes de la cité. La proximité de cette usine avec les habitations laisse présager, en cas d'accident, d'un risque avéré pour les riverains. Les résidants de cette cité tentaculaire ont mené des actions revendicatives pour demander des pouvoirs publics la prise en charge de ce problème, sauf que leurs multiples actions et démonstrations de rue sont restées sans suite. «Nous avons organisé à maintes reprises des rassemblements pour faire entendre notre requête, mais aucune instance n'a daigné prendre en charge le problème des nuisances qui émanent de cette centrale électrique», affirment des habitants de la cité. En plus des nuisances sonores, la centrale laisse échapper une importante quantité de gaz nuisible pour la santé. Les responsables locaux, pour qui la question de cette centrale électrique semble être le cadet de leurs soucis, n'ont actuellement entrepris aucune démarche pour trouver une solution au problème. «Hormis une opération de relogement qui a touché par le passé quelques habitants, aucune autre mesure n'a été prise pour régler le problème», affirme M. Bounab, élu à l'assemblée de Bab Ezzouar, et d'ajouter : «La deuxième tranche de ce programme n'a jamais été concrétisée et les habitations mitoyennes avec la centrale sont toujours au même endroit». Par ailleurs, le même responsable affirme que la centrale et son environnement immédiat avaient fait l'objet d'une expertise qui a été confiée à un bureau d'études. «Les résultats de cette étude ont conforté l'hypothèse du danger que représente la centrale sur les riverains», souligne l'élu, qui était à la tête de l'assemblée. L'étude citée par l'élu fait état de la nécessité de «faire reculer» les premières habitations de la centrale d'au moins 90 m. La deuxième solution a été suggérée par les services de Sonelgaz. Elle consiste à diminuer graduellement le nombre de turbines jusqu'à l'arrêt final de ce procédé de production. «Sonelgaz doit participer dans l'opération de délocalisation des habitations qui se trouvent dans le périmètre de la centrale électrique», suggère l'élu. Le cas de cette centrale électrique intéresse également nombre de chercheurs, à l'instar de Rabah Dizene, professeur à la faculté de génie mécanique de l'USTHB. Dans une intervention rapportée par la presse, le chercheur suggérera, lors d'une journée sur les énergies renouvelables, quelques solutions. «J'invite Sonelgaz à réfléchir sur la récupération des gaz échappant de la centrale électrique de Bab Ezzouar à une température de 500 degrés, en installant une turbine à vapeur, qui va réutiliser ces gaz pour réchauffer l'eau et produire de l'énergie électrique.» Selon le même chercheur, cette technique servirait aussi bien à la redynamisation de cette centrale, d'une capacité de 30 MW, fonctionnant selon l'ancien modèle technologique, que la réduction des émissions des gaz à effet de serre. Nos multiples tentatives pour avoir de plus amples explications de la part des services de Sonelgaz sont restées sans suite. Les responsables de la Société algérienne de production de l'électricité (SPE), chargée de la centrale, n'ont guère daigné répondre à nos sollicitations répétées.