Les enseignants contractuels campent sur leurs positions. Ils étaient près de 500 à avoir, pour la 6e nuit consécutive, observé un sit-in devant la présidence de la République. Même la pluie, qui s'est abattue sur eux dans la soirée de jeudi à vendredi, n'a rien changé à leur détermination d'obtenir gain de cause. «Pourtant, deux femmes ont dû être évacuées à l'hôpital en pleine nuit. Elles vont maintenant mieux et ont repris leur place devant la Présidence», affirme Meriem Maârouf, porte-parole du Conseil national des enseignants contractuels (CNEC). C'est dire la force de leur résolution à faire aboutir leur revendication, à savoir leur intégration à part entière dans le corps de l'éducation nationale. Demande à laquelle les pouvoirs publics, ministère de tutelle en tête, ne répondent que par le silence le plus assourdissant. Mutisme que le CNEC et le Snapap n'ont de cesse de dénoncer. «Des enseignants passent des nuits et des jours dans des conditions atroces, sous la pluie, sans nourriture, sans abri et sans repos, exposés à toutes sortes de préjudices physiques, psychologiques et moraux», énonce le Comité de femmes du Snapap, dans un communiqué rendu public mercredi. «Tout cela se passe devant la Présidence à El Mouradia, et sous le silence le plus absolu», s'indigne-t-on dans le document. Et, au lieu de porter assistance aux collectifs en danger, les autorités les harcèlent, les maltraitent et les agressent. «Encore une fois, le pouvoir vient de montrer son vrai visage, et le mépris et la haine qu'il manifeste à l'encontre des travailleurs précaires venus de l'ensemble du territoire exprimer leur colère contre ce système qui le méprise», accuse le Snapap. Le comité des femmes en appelle ainsi à la solidarité de la société civile, l'opinion nationale et internationale, afin de venir en aide aux contractuels «en danger». Et comme pour signifier qu'ayant été abandonnés par tout le monde «ils n'ont d'ultime recours que de s'en remettre maintenant à Dieu», aussi les protestataires ont organisé hier «le vendredi de la réintégration», une prière collective aux portes d'El Mouradia. Leur prière sera-t-elle entendue par les autorités ?