Les eaux avaient englouti alors plusieurs infrastructures, telles que le CEM, un terrain de football, des locaux à usage commercial et la mosquée. Toute la population résidant dans l'ancien centre-ville de la commune de Zeddine (30 km au sud-ouest du chef-lieu de la wilaya de Aïn Defla) n'a de cesse, ces derniers jours, d'évoquer le sujet relatif au déplacement de près de 800 familles vers le nouveau centre-ville, une opération jugée décisive, en raison de la menace que constitue le barrage de Ouled Mellouk. Aussi, des citoyens concernés ne cessent d'affluer au niveau de la municipalité pour s'enquérir des dernières nouvelles concernant ce dossier, comme nous l'avons constaté sur place, jeudi dernier. Des femmes habitant sur ce site, rencontrées dans la salle d'attente de la mairie, parleront de leurs mauvaises conditions de vie dans les habitations précaires datant de l'ère coloniale. Mais, ce qu'elles craignent davantage, disent-elles, ce sont les eaux d'un oued, et surtout celles du barrage de Ouled Mellouk situé à proximité du site. L'ouvrage, réalisé en 1988, est d'une capacité de 127 millions de m3 et contribue, notamment, à irriguer une partie de la plaine du Cheliff. Cependant, la réalisation de ce barrage sur ce site n'a pas été sans conséquences sur la vie des riverains, affirment les autorités locales. Il constitue, en effet, une véritable menace, particulièrement quand son taux de remplissage atteint un seuil maximum. La construction d'une digue, pour la bagatelle de 30 milliards de centimes, n'aura finalement servi à rien, ont souligné le P/APC, Mehdi Benhadj Djilali et des citoyens. Pour rappel, la région avait enregistré en 2001 et 2003 des inondations qui n'ont heureusement pas fait de victimes, mais ont occasionné d'énormes dégâts matériels. Les eaux avaient englouti alors plusieurs infrastructures, telles que le CEM, un terrain de football, des locaux à usage commercial et la mosquée, a encore indiqué le même responsable. Une résidante du site nous fera remarquer que les eaux restent un danger permanent et requièrent une vigilance de tous les instants. Il y a lieu d'ajouter que tous les projets de développement au niveau du Vieux-Zeddine sont gelés depuis des années, en raison de cette problématique dont la solution est actuellement à l'ordre du jour, selon les instances compétentes. Dans ce sillage, une réunion présidée par le wali, et regroupant des représentants de la population et en présence d'un responsable de l'Agence nationale des barrages, s'est tenue la semaine dernière au siège de la wilaya pour débattre de ce problème. Ce dossier délicat, en instance depuis l'année 2008, date à laquelle l'ex-wali avait décidé du transfert de la population, est donc relancé à la demande des riverains. Ces derniers s'inquiétaient de ne rien voir venir. Rappelons, selon la même source, que l'opération de délocalisation devait être prise en charge par l'ANB. A cet effet, une superficie de 35 ha appartenant à des particuliers a été récupérée. Il ne reste plus qu'à désigner le bureau d'études, nous dit-on. Le projet en question, dont on ignore le coût de réalisation, nécessite des études très approfondies et donc beaucoup de temps, ce qui risque de retarder sa concrétisation, a indiqué le même élu. A signaler qu'il est d'abord prévu le lancement prochain d'une opération de recensement des familles. Une procédure qui sera effectuée dans toute sa rigueur, insistera le maire, qui révèlera que 800 dossiers ont déjà été déposés par les familles concernées. En attendant, la population de ce site, qui s'interroge néanmoins sur les raisons d'un tel retard de la part des décideurs, continuera à espérer que les eaux qui l'entourent depuis plus de deux décennies garderont un débit raisonnable, afin que leur vie, et surtout celles de leurs enfants soient préservées.