Le siège de la commune de Sidi Ali Mellal, relevant de la daïra d'Oued Lili, 35 km au nord du chef-lieu de wilaya, a été assiégé puis fermé par plusieurs dizaines de citoyens mécontents. À vrai dire, font savoir les citoyens de cette localité déshéritée à l'extrême nord de la région, «notre action est ultime depuis que toutes les voies de communication ont été rompues avec les élus et à leur tête le maire d'obédience RND». Dans une lettre au chef de l'exécutif local, dont une copie a été adressée à El Watan, les rédacteurs estiment que «cet élu a beaucoup joué sur la fibre régionaliste et partisane voire tribale». Et d'ajouter : «nous vivons sous le joug de la bureaucratie et de l'exclusion». «Nous manquons d'eau, d'électricité et souffrons du chômage». Plus déterminés, les plaignants soulignent qu'en dépit de cause et face à l'impossibilité d'arracher nos droits les plus élémentaires. «Nous serons contraints de recourir à des voies extrêmes, c'est-à-dire observer une grève collective de la faim et même s'immoler par le feu pour contraindre les responsables à évincer celui qui se comporte indignement avec la population. Nous avons été accusés de tromper dans le terrorisme alors que notre contrée est réputée pour avoir donné les meilleurs de ses fils à la révolution de novembre». Certains des protestataires, venus à la maison de la presse remettre le courrier, parlent d'une «volonté délibérée jusqu'à nous empêcher de constituer un comité de quartier». Aux villages du chahid Hocine et à Azioua, la situation est identique. Les gens vivent en dehors du développement que la région aurait dû connaître à la faveur des milliards injectés par l'Etat. Même la carrière communale aurait été vendue à un proche parent prétextant une panne. Non sans omettre de signaler que «leurs revendications sont d'ordre social», ils escomptent «l'ouverture d'une enquête sérieuse sur les fonds dégagés». En tout état de cause, estiment nos interlocuteurs, «ils ne quitteraient pas le siège de la mairie jusqu'à la satisfaction de leurs revendications». Il est utile, quand même, de préciser que le maire Lahcène Bekkouche, qui réside à Tiaret, très loin de sa population, n'a pu être joint sur son téléphone pour donner sa version des faits.