Resté sans attribution de logements sociaux depuis plus de cinq ans, le chef-lieu de la wilaya de Souk Ahras connaît une pression sans précédent, et les supputations vont bon train quant aux catégories de citoyens qui seront ciblées par les prochaines opérations. La commission communale chargée du recensement de l'habitat précaire bute depuis quelques semaines sur le récurrent phénomène de la prolifération des bidonvilles dans les quartiers de la périphérie. Le comité de quartier de la cité Benouareth Yahia Benramdane a été le premier à tirer la sonnette d'alarme en dénonçant l'arrivée en masse de personnes étrangères au quartier. « Au lieu des 35 baraques recensées antérieurement par nous-mêmes, cette agglomération en compte actuellement 86, et l'on est sûr que leur nombre atteindra les 200 logis de fortune à l'approche de la prochaine attribution », nous a déclaré l'un des représentants. La situation n'est pas meilleure à Aïn Grima, un bidonville qui avait connu, dans le passé, pas moins de trois opérations de relogement sans jamais atteindre le résultat escompté, à savoir l'éradication du fléau. C'est avec 118 baraques que cette cité compte «disputer» les quotas réservés à l'habitat précaire. Un élu qui a requis l'anonymat, a conforté ce constat et signalé à son tour l'existence de plusieurs flibustiers parmi les habitants de quelques bidonvilles de construction récente.