La grève illimitée est maintenue. Le refus de l'abrogation du service civil pousse les médecins à la radicalisation de leur mouvement. Un boycott du service minimum et même une démission collective sont envisagés. Un jour seulement après l'installation des commissions mixtes censées prendre en charge les problèmes du secteur de la santé, les médecins résidents quittent officiellement la table des négociations. Révoltés par l'attitude hermétique que leur ont réservé les représentants du ministère de la Santé dans la prise en charge de leurs revendications, ils décident de passer à l'étape supérieure : un sit-in aujourd'hui même à la Présidence. Ils ont voté cette décision à l'unanimité, convaincus que c'est la seule manière d'affirmer leur détermination à aller jusqu'au bout de leur combat. Conscients des risques auxquels une telle initiative les expose, ils justifient leur démarche et insistent sur leur principal souci : «Améliorer la prise en charge du patient algérien qui passe inéluctablement par l'amélioration de leurs conditions de travail.» Alors que les internes ont rejoint le mouvement de grève hier et que les paramédicaux se préparent à un débrayage à partir de dimanche prochain, la tension monte et l'étau se resserre sur le secteur de la santé. Les réunions tenues lundi au ministère de la Santé les ont profondément déçus. Après près de 6 heures de discussions animées, la commission du service civil a buté : «Pas d'abrogation du service civil, donc plus de négociations possibles», résument les résidents grévistes. Le service civil obligatoire étant vécu comme une mesure discriminatoire et injuste. La sortie dans la rue devient donc la seule voie de contestation possible pour eux. Après un mois de protestation et plus de dix jours de grève, le mouvement se radicalise : «Les commissions ministérielles n'ont aucune prérogative pour prendre en charge nos revendications. Elles ont refusé d'admettre l'injustice et l'échec du service civil et le PV de la réunion de la semaine dernière ne nous a toujours pas été remis», expliquent les représentant du Collectif autonome des médecins résidents. Ils se tournent donc vers la Présidence pour une sortie de crise. En attendant, un boycott du service minimum et même une démission collective sont envisagés. La détermination est donc au rendez-vous !