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Entre rente et efficacité
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Publié dans El Watan le 06 - 04 - 2011

Dans un récent débat sur l'énergie transmis sur Canal Algérie, il a été dit que les subventions de l'Etat dans ce secteur sont de l'ordre de 8 G$.
Pourtant, il est loin d'être établi que le pays trouve son compte en vendant de l'électricité au rabais, alors que les coûts des nouveaux projets sont de plus en plus faramineux. Bien plus, dans le domaine de la redistribution des richesses et de l'efficacité énergétique, cette politique de subvention est non seulement contreproductive, mais néfaste.
Il est clair que l'approche jusqu'ici retenue en Algérie, qui est de faire bénéficier la population de bas tarifs d'électricité, est doublement dommageable sous l'angle économique et social. Du point de vue économique, les experts sont unanimes pour dire qu'il est toujours nécessaire de refléter sur le marché le véritable coût de l'électricité et que, en plus, les bas tarifs sont responsables du gaspillage et constituent un frein au développement de sources alternatives.
Du point de vue social, et ironie du sort, ce ne sont pas les F2-F3 de Laquiba et de la place du 1er Mai, pour ne citer que ces fiefs de mon enfance et adolescence, qui bénéficient des plus bas prix de l'électricité, mais ceux qui habitent les maisons cossues et climatisées, alors que, paradoxalement, des tarifs plus élevés auraient pu procurer plus d'aisance financière à même de financer les programmes sociaux. Le propos ici n'est pas de décrier le confort des anciens et nouveaux riches, mais de dire que l'argument de bas prix de l'électricité justifié par le soutien à la population nécessiteuse ne tient pas forcément la route. Il est important de distinguer clairement le rôle des uns et des autres : la Sonelgaz est certes une société d'Etat, mais il est parfaitement normal qu'elle soit efficacement gérée et fasse des bénéfices ; il revient à l'Etat de jouer son rôle régulateur pour que les couches les plus défavorisées de la population ne subissent pas les hausses appréhendées, inévitables dans l'avenir. Qu'est-ce qui empêche l'entreprise Sonelgaz d'augmenter disons de 50% le prix de son électricité sur une durée de 5 ans, alors que les pouvoirs publics pourraient récupérer la subvention jusque-là accordée à l'entreprise et la redistribuer aux couches défavorisées ?
Efficacité énergétique
Il est incontestable que la meilleure des énergies est celle que nous économisons car dans l'équation énergétique, il est préférable d'améliorer la consommation que d'augmenter la production. C'est pourquoi l'efficacité énergétique tient désormais une place de choix dans tous les débats relatifs à l'énergie, car c'est surtout elle qui peut permettre de réduire la corrélation entre la croissance économique et l'usage de l'énergie. Il faut savoir aussi que cette efficacité énergétique n'est pas l'apanage des pays développés puisque des pays en voie de développement sont en train de prendre les devants, surtout qu'elle leur permet par la même occasion de bénéficier d'un transfert de technologie.
L'Algérie a tout intérêt à prendre encore le train, même si le bas coût actuel de l'énergie peut être un handicap pour partir du bon pied. A titre d'exemple, n'est-on pas capable de faire asseoir autour d'une même table des représentants de l'Etat, de la Sonelgaz, de l'entreprise Electro-Industries et bien d'autres partenaires pour dessiner une politique d'efficacité énergétique des moteurs et autres produits électriques fabriqués au pays ? A terme, à chacun son rôle : la Sonelgaz doit relever le prix de l'électricité et refléter les vrais coûts, alors que c'est à l'Etat de veiller à protéger les couches les plus vulnérables de la population, les fabricants de moteurs et autres produits électriques se mettront au diapason des nouvelles technologies et le pays trouverait son compte dans une formule gagnant-gagnant.
Tout cela n'est pas de la théorie, mais ce qui se fait usuellement sous d'autres cieux, y compris dans les pays en voie de développement d'Amérique latine qui sont en train de prendre en main leur destin. Pour paraphraser un illustre politicien de chez nous, la pire des batailles perdue est celle qui n'est pas menée et le statu quo actuel est une forme déguisée de retour à la politique désastreuse des Souk El-Fellah... Il est certes ardu pour les politiciens de faire prendre en compte les menaces de long terme lorsque les signaux de court terme sont très favorables avec des réserves de change faramineuses, mais on se doit de changer l'état d'esprit actuel d'assistés sociaux.
Quel avenir ?
L'Algérie a la chance de disposer de sources d'énergie non renouvelables qui lui assurent de substantiels revenus, redistribués sous forme de subventions aux ménages et à des entreprises souvent moribondes, du moins sans contrat de performance. Le paradoxe est que cette aisance financière crée une situation inconvenante car elle limite la création effective de richesses. Il y a un urgent besoin de politique énergétique ou, s'il y en a une, elle nécessite de profondes mutations. Il est révolu le temps où le pays disposait de surplus de pétrole et de gaz qu'il fallait écouler, alors que la nouvelle filière solaire exige un engagement bien plus conséquent et audacieux que ce qui a été jusqu'ici annoncé. Le défi est de taille car dans deux décennies, le pays n'aura plus l'autosuffisance pétrolière, alors que l'alignement des astres de la filière solaire exige dès aujourd'hui un engagement énergique qui sort même des sentiers battus.
A 1'heure du Monde arabe en effervescence et des peuples qui le composent en train de reprendre leur destin en main, il est dédaigneux de dire que notre pays n'est pas concerné. En économie, tout comme en politique, il n'y a pas de fatalité : le changement est inéluctable et on ne peut plus se contenter d'acheter la paix ou de ravaler la façade. Pour retrouver la ferveur d'antan, le milieu éducationnel a un rôle particulier à jouer parce qu'il est l'un des premiers interpellés. Pour peu que le pays se donne un projet rassembleur cohérent et que les énergies soient mobilisées, il n'y a pas l'ombre d'un doute que l'Algérie peut rejoindre le concert des pays émergents qui ont une croissance économique annuelle de 10 %. Et, si le prix préalable à payer est aussi de faire sortir l'Algérie du Top 10 des pays importateurs d'armes, le peuple est capable de comprendre les choix et de les accompagner.

Note :
M. B. : L'auteur est expert en énergie, professeur-associé à l'Ecole polytechnique de Montréal. Il est l'un des auteurs du chapitre «Premium efficiency motors» du livre collectif «Electric machines and drives», publié en mars 20 Il.


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