Les employés communaux affectés à la collecte des ordures ménagères ont largement suivi la journée de protestation initiée, hier, par le syndicat national autonome du personnel de l'administration publique (Snapap). Dès 3h du matin, quelque 100 à 150 éboueurs se sont rassemblés dans l'enceinte du parc du matériel communal de la zone d'équipements, et ont refusé de s'acquitter de leur tâche de nettoiement de la ville. Ils demandent une revalorisation salariale importante et l'application de la réglementation en vigueur en matière de vêtements de travail, de bottes, de gants et d'une quantité journalière de lait. L'augmentation des primes et aides sociales, le payement des heures supplémentaires et le droit de bénéficier d'un quota de logements sont d'autres revendications contenues dans un communiqué affiché à l'entrée du parc communal. A propos du logement, le chef de daïra a, il y a quelques jours, assuré ces travailleurs que 150 unités ont été remises à l'APC de Biskra afin qu'elle les distribue aux employés communaux aux faibles revenus. Selon leurs allégations, aucun d'entre d'eux n'en a encore bénéficié. Certains vivent encore dans les taudis d'El Alia. D'autres affirment que leurs enfants souffrent d'anémie à cause de la pauvreté. Et d'autres se demandent comment un honnête homme, père de famille, peut décemment vivre avec 12 ou 13 000 DA par mois dans l'Algérie de 2011. Brandissant des fiches de paie variant de 9 000 à 20 000 DA pour les plus anciens d'entre eux, ils se disent «méprisés et socialement marginalisés du fait de leurs maigres revenus mensuels et de leurs déplorables conditions de travail et de vie». Le président de l'APC de Biskra s'est déplacé sur les lieux pour s'entretenir avec les protestataires. Il les a exhortés à assurer, au moins, le ramassage des déchets ménagers du centre-ville. Chose que les éboueurs ont refusé de faire. Des amas de déchets ménagers nauséabonds parsèment déjà les rues et ruelles de la reine des Ziban. Et ce n'est que le début, car les éboueurs annoncent qu'ils vont durcir leur mouvement de protestation si des réponses concrètes de la part des pouvoirs publics ne leurs parviennent pas dans les délais impartis.