J'ai écouté, comme tous les Algériens, le discours qu'a prononcé Son Excellence le président Abdelziz Bouteflika sur le programme des réformes qu'il a l'intention de lancer et pour lequel il invite les citoyens à contribuer à son succès. Ce discours a besoin d'une lecture en profondeur pour le comparer aux aspirations du peuple algérien et ce qu'impose la scène politique. Il ne fait aucun doute que le contenu du discours aurait été plus adapté à la réalité politique s'il était l'aboutissement d'un profond débat national ou de larges consultations entre tous ceux qui appellent, d'une manière ou d'une autre, à soutenir le processus de réformes et qui œuvrent à son succès. Mais il semble qu'on continue à croire que la réforme sera plus sûre tant qu'elle reste éloignée de ce qui est produit ou posé par la scène politique. En outre, l'élément éminent dans ce discours est de réduire la réforme, principalement, à la révision des textes, ce qui indique l'ignorance d'une grande vérité qui est que l'impuissance du régime et ses imperfections se situent dans ses pratiques et ses règles de travail plus qu'elles ne sont l'émanation de textes qu'ils s'agissent de Constitution ou d'autres lois. (*) Alger, 15 avril 2011