On dénombre à Alger 860 pharmacies, mais il n'est pas aisé pour un patient de dénicher une officine de nuit au sortir d'une structure hospitalière après que les premiers soins lui ont été prodigués. Il y a un manque criant d'officines censées assurer le service de nuit au regard de la carte sanitaire qui repose sur un numerus clausus prévoyant une pharmacie pour 5000 habitants. Autrefois, le citoyen était informé de la liste des pharmacies de garde dans les communes que les autorités compétentes habilitées communiquaient via les quotidiens et les commissariats. Maintenant, on ne sait plus combien il y a de pharmacies de garde et comment fonctionne, chez nous, ce service public, en vigueur partout dans le monde. Il y avait même des pharmacies qui ne baissaient pas le rideau, assurant le service H24. Le Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine (Snapo), quant à lui, attend toujours le nouveau règlement – surtout depuis le nouveau week-end – relatif à la loi sur la nécessité d'établir la permanence des pharmacies de garde. Il est vrai que le sentiment d'insécurité décourage les pharmaciens propriétaires d'une officine (dont 55% sont des femmes) à assurer la garde, surtout que des cas d'agressions sont signalés ici et là chaque semaine. Il va sans dire, selon le responsable de la santé au niveau de la direction de wilaya, que c'est le malade qui, en définitive, demeure pénalisé, car chaque localité est supposée avoir, selon le nombre d'habitants, un, deux, voire plus d'établissements ouverts de nuit pour répondre à l'urgence que présente le patient. Ce dernier ne peut recourir aux pharmacies de garde de l'hôpital, lorsque celles-ci, bien sûr, assurent le service de nuit. Il doit prendre son mal en patience, car l'autorité compétente tarde à mettre en place un système de garde efficace susceptible de protéger, d'une part, les officines de nuit, des jeunes en quête d'un état de trip et, d'autre part, permettre aux malades de s'orienter en toute circonstance vers ces établissements.