Des erreurs qu'on peut qualifier d'inadmissibles sur des documents officiels. Le vieux Abdelkader, un ancien fonctionnaire en retraite, rencontré dans les couloirs du tribunal de Médéa, semble être fatigué par les erreurs sur les documents de l'état civil. Un phénomène récurrent qui commence à prendre des proportions préoccupantes dans la wilaya de Médéa. Pour justifier sa colère, il tend un dossier comportant plusieurs actes d'état civil de ses enfants entachés d'irrégularités, encadrés à l'encre rouge.On peut constater des noms et prénoms déformés, des dates de naissance erronées et des prénoms remplacés. Des erreurs qu'on peut qualifier d'inadmissibles sur des documents officiels. D'autres citoyens assis à côté se mêlent à la discussion, et confirment ces erreurs fréquentes dans la rédaction des documents officiels qui sont quotidiennement délivrés au niveau des différentes structures administratives. «Il y a de quoi s'énerver, déclare un autre citoyen, à force de voir ces erreurs commises par des éléments incompétents des services de l'état civil. Comment peut-on se tromper au point de remplacer le prénom de votre mère ou de votre père par un autre ? C'est aberrant, recopier des noms sans se tromper n'exige pas un diplôme d'une grande école.» Un citoyen agacé raconte qu'après avoir fait une longue chaîne, il s'est retrouvé confronté à une erreur portée sur son acte de mariage. En effet, on lui a remplacé le prénom de son épouse Yamina par Fadhila. Ces erreurs créent un véritable calvaire aux citoyens, car les agents chargés de ce service n'ont pas conscience des conséquences de leurs erreurs. Malgré les réclamations des citoyens auprès des responsables concernés, les bourdes continuent. En conséquence, de nombreuses affaires encombrent les greffes des tribunaux pour des erreurs de transcription des noms. De l'avis de certains chefs de service de l'état civil, le problème est inévitable devant le volume considérable d'actes établis chaque jour. A titre d'exemple, la commune de Médéa délivre, à elle seule, environ 3000 actes par jour et 500 certificats de résidence, et ce, en plus des légalisations. Ajouté à cela le manque de qualification de la plupart des employés affectés dans le cadre de l'emploi des jeunes. Les différentes administrations sont aussi, quelque part, responsables de ce phénomène. Elles exigent un tas de documents d'état civil, notamment avant les concours de recrutement, alors que la plupart des postulants ne sont pas retenus, vu la rareté des postes d'emploi par rapport à la forte demande. Aussi, les agences de l'Ansej, CNAC… demandent des documents d'état civil pour la constitution de dossiers. Cette bureaucratie se répercute négativement sur la qualité de l'accueil et des efforts déployés par le personnel des mairies. La seule solution qui peut contribuer à l'amélioration de la situation actuelle est l'utilisation de l'outil informatique pour alléger le travail du personnel et sortir l'administration communale de ce marasme.