L'anniversaire du printemps berbère de 1980 sera commémoré cette année, pour sa 31e année, sur fond de bouillonnement de la rue et de la revendication tenace du changement du système. La revendication de l'officialisation de la langue amazighe se voit ainsi couplée à celle du «changement et de la démocratie». C'est d'ailleurs sous le slogan «Pour un changement pacifique» que le premier secrétaire du FFS, Karim Tabbou, animera cette fin de matinée un meeting sur l'esplanade de la maison de la culture de Béjaïa dans le cadre de la célébration du printemps berbère. Le rassemblement se tiendra sans l'autorisation de l'administration qui a réservé une fin de non-recevoir à la demande du parti. «C'est la rue, et c'est le seul espace qui reste à la portée des citoyens», nous dit Dr. Khellaf Farid, le fédéral de Béjaïa. Selon lui, «le dossier introduit pour une demande d'autorisation a été rejeté en l'état, sans aucune notification». «Ce sont des entraves à chaque fois. La réalité traduit l'exact contraire de ce qui est véhiculé par le discours officiel», dénonce le premier responsable de la fédération FFS de Béjaïa. La rue sera aussi occupée, cette même matinée, par la Coordination des lycéens de la wilaya de Béjaïa qui ne s'encombre pas, elle aussi, de l'autorisation des pouvoirs publics. Dans sa déclaration-appel, cette coordination rappelle le rôle des lycéens durant la guerre de Libération nationale et dans différents événements qu'a connus le pays, notamment en Kabylie durant le printemps berbère de 1980 et le printemps noir de 2001 dont «les assassinats de nos jeunes demeurent impunis». «Aujourd'hui, les peuples opprimés, face aux dictateurs, sont en route vers leur libération et luttent pour la dignité, la liberté et la démocratie. Nous, lycéens, serons aussi de ce combat, dans notre pays, pour le changement et la démocratie», écrit la coordination qui a le soutien affiché du RCD. En annonçant qu'il est partie prenante de cette action, le RCD appelle à l'implication des forces vives. «31 ans après le printemps berbère, les acquis des différentes luttes chèrement menées par les Algériennes et les Algériens ont été mis sous le boisseau. Que n'a fait le pouvoir pour remettre en cause les acquis, provoquer ou dévoyer le combat des années 80 ? !», s'interroge le bureau régional du RCD. Une autre marche, à la même heure et même point de départ, est annoncée par la section RAJ de l'université avec rassemblement devant le siège de la wilaya.