Le Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK) a mobilisé hier des centaines de personnes à Béjaïa pour célébrer le double anniversaire des printemps amazigh d'Avril 1980 et 2001. Les militants acquis à ce mouvement ont marché sur un long itinéraire qui les a menés du campus universitaire Targa Ouzamour au siège de la wilaya près duquel ils ont tenu un rassemblement. Déployant de larges banderoles, les manifestants scandaient des slogans hostiles au pouvoir et réclamaient notamment «une large et immédiate autonomie politique de la Kabylie». «Nous demandons solennellement la tenue d'un référendum d'autodétermination de la Kabylie», clamait un militant qui lisait au microphone devant la foule, un message envoyé en la circonstance par Ferhat Mehenni, président de ce mouvement autonomiste. Peu avant cette manifestation, une trentaine de jeunes ont manifesté à l'appel des associations Taos Amrouche et Rassemblement action jeunesse (RAJ). En face du siège de la wilaya, une chorale a interprété un très émouvant chant à la mémoire de toutes les victimes de la cause amazighe, de la liberté et de la démocratie. Lors d'une prise de parole, un militant a réitéré l'appel de son association, destiné aux pouvoirs publics afin de baptiser, sans plus attendre, officiellement la maison de la culture de Béjaïa au nom de Taos Amrouche, grande artiste, écrivaine d'expression française et formidable interprète de chants traditionnels amazighs (1913-1976). Par ailleurs, un groupe de jeunes se revendiquant de «la coordination des lycéens de Béjaïa» a également tenu un rassemblement devant le siège de la wilaya pour célébrer le double anniversaire des deux printemps amazighs aux cris de «Y en a marre de ce pouvoir !».