La Fédération nationale des travailleurs retraités (FNTR) revendique une augmentation des pensions d'au moins 30%, a indiqué hier Smaïl Boukris, secrétaire fédéral chargé de l'information, en marge de la session ordinaire de la commission exécutive fédérale qui s'est tenue à Zéralda (Alger). La FNTR a interpellé le président de la République par la voix du secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens, Abdelmadjid Sidi Saïd, afin qu'il prenne en charge, en tant que premier magistrat du pays, leurs revendications. «Tous les travailleurs qui ont réclamé des hausses salariales ont obtenu gain de cause. Il n'y a que les retraités qui n'ont pas bénéficié d'augmentation. Pourtant, les ressources financières pour cette opération existent», note M. Boukris, en relevant que les réserves accumulées dans le Fonds national des retraites dépassent les 200 milliards de dinars. «L'Etat doit aussi rembourser l'argent avancé par la Caisse nationale des retraites (CNR) pour financer les départs en retraite des travailleurs dans le cadre des licenciements massifs durant les années de crise économique. La CNR a avancé 400 milliards de dinars pour cette opération», souligne-t-il. Outre la revalorisation des pensions de retraite, la FNTR demande l'attribution d'une pension de retraite minimum égale au montant du salaire national minimum garanti (SNMG) pour tout retraité percevant moins de 10 000 DA et ayant travaillé 15 années au moins quel que soit l'âge de sortie. Quelque 360 000 retraités, soit 25% du nombre global, sont concernés par cette revendication. Les statistiques de la CNR révèlent que 37% des retraités perçoivent certes plus de 10 000 DA, mais leurs pensions sont bien inférieures au SNMG qui est de 15 000 DA. «Près de 945 000 sur 1 594 950 pensions, soit 60% de l'effectif des pensions de droit direct et indirect, sont inférieures au SNMG», peut-on lire dans le communiqué de la FNTR, qui précise que le montant mensuel moyen de la pension de retraite est à peine de 16 500 DA. Les chiffres de la FNTR confirment le constat sur le pouvoir d'achat des retraités, qui est faible. Selon cette fédération, 80% des retraités sont démunis et font partie des couches sociales défavorisées.