Sarraf, qui faisait parler d'elle au temps où le terrorisme était très actif dans cette région montagneuse et enclavé de la daïra de Bir El Arch, s'accroche aujourd'hui tant bien que mal à la vie. Destruction des écoles, des champs, des forêts, du centre de santé et assassinat des citoyens, tel était le lot de cette dechra du bout du monde qui a vécu, dans sa chair, le racket et le vol. Maintenant, nous confie un ancien de la mechta, la situation s'est beaucoup améliorée, et depuis un certain temps déjà, sur le plan sécuritaire, et aucun acte terroriste n'a été enregistré dans cette zone rurale connue par son relief escarpée et difficile d'accès. Située dans une sorte de cuvette, Sarraf est composée de mechtas et douars épars cernés par une imposante montagne. C'est une région à vocation agricole et fortement boisée mais, qui, hélas, souffre de l'isolement et de l'insuffisance d'eau. Evidemment, comme toutes les localités de cette daïra, le chômage touche la majeure partie de la population, les jeunes en particulier. Selon certains fellahs de la mechta, les anciens ne peuvent plus travailler la terre, et les jeunes par manque de motivation et surtout de moyens ont tous quitté les lieux pour aller ailleurs en quête d'une vie meilleure. Cependant, tout n'est pas sombre dans la mechta, certains ont investi dans l'arboriculture, des chapelles en serre sont érigées sur des pentes de montagnes lointaines. Des familles pratiquent l'apiculture. « Ici, nous dit un habitant de la localité, l'environnement n'est pas pollué et l'on peut faire beaucoup de choses si l'Etat nous apporte l'aide nécessaire, comme cela a été le cas dans le chef-lieu de commune de Bellaâ ». Il est vrai que tous les habitants veulent rester dans leur mechta mais faute de perspectives de développement, ils interpellent les autorités locales pour leur venir en aide notamment pour le transport, le raccordement au gaz naturel, l'AEP et la généralisation de l'électricité en zone montagneuse. En attendant, cette région à vocation agricole vivote tant bien que mal, mais pour combien de temps encore ?