Les journaliers du port d'Alger ont observé, hier à partir de 13h, un mouvement de grève. Les protestataires ont exprimé leur mécontentement devant la situation critique dans laquelle ils se trouvent depuis des années. Selon des informations que nous avons pu obtenir, ils exigent leur intégration dans des postes stables et à plein temps, c'est-à-dire leur régularisation. La majorité – 250 éléments – ont des contrats de deux mois, ce qui les expose à une situation de précarité avancée. Ils se sentent marginalisés, pour ne pas dire oubliés de la chaîne logistique du transport maritime. Autre revendication : la hausse des salaires car ce qu'ils touchent ne suffit pas toujours à subvenir à leurs besoins. Ils veulent aussi bénéficier de primes de risque et d'ancienneté. Certains exigent aussi l'assainissement de certains endroits du port où le terrain est accidenté. Un docker est toujours considéré comme un journalier ; on l'embauche au jour le jour. Par ce mouvement, les dockers d'Alger entendent exprimer leur ras-le-bol quant à leur situation professionnelle. Les métiers portuaires ont évolué avec la mécanisation, mais on a toujours des facteurs de pénibilité liés aux conditions climatiques, aux horaires décalés (travail de jour et de nuit ainsi que le week-end). Des expertises attestent que les travailleurs des ports ont une espérance de vie diminuée de sept à huit ans.