Entre nuisances sonores, ordures, émanations putrides, maladies, moustiques et scorpions, cette population n'est pas loin de l'enfer. Les habitants du côté Est du quartier populaire El Gara, dans la commune d'El Oued, au nombre de 2 000, vivent une situation déplorable. Ils se considèrent marginalisés et exclus du développement. Et pour cause, ils sont confrontés à d'innombrables problèmes. Ils se plaignent des odeurs nauséabondes émanant des écuries implantées dans leur quartier déjà affecté par le phénomène de la remontée des eaux. Des doléances ont été adressées dans ce sens aux autorités locales, notamment le wali, le chef de daïra, le P/APC, en plus des services de la santé, de l'environnement, de la police urbaine, en vain. Les représentants du quartier ont souligné que ces étables et autres lacs à ciel ouvert sont à l'origine de la prolifération des moustiques et des scorpions. Leur quartier pâtit en outre de l'absence d'éclairage public pour la simple raison qu'il n'y a pas de réseau d'électricité, en dépit du fait qu'il (le quartier) se trouve à quelques encablures seulement du siège de la wilaya. Leurs foyers ne sont guère mieux lotis, puisque durant la période des chaleurs, il y a de fréquentes baisses de tension électrique, leur causant d'innombrables nuisances. Le quartier ne dispose pas d'un transformateur électrique, ce qui a poussé les habitants à faire des branchements illicites, avec tous les dangers qui peuvent en découler. Et la liste des malheurs est encore longue. Ce quartier est devenu aussi une décharge sauvage, et des ordures de toutes sortes sont jetées pêle-mêle. A côté de tout cela, un marché hebdomadaire de camelins est venu compliquer la situation de ces lieux déjà éprouvés aux plans sanitaire et environnemental. «Vivre ici est un cauchemar», nous ont déclaré des jeunes que nous avons rencontrés. Ils nous feront savoir que des maladies ophtalmiques, allergies et asthme, ont été signalées chez plusieurs habitants du quartier. La nuit, ces pauvres riverains ne se reposent pas ; ils doivent encore endurer le blatèrement des chameaux et les aboiements des chiens errants, attirés par les carcasses d'animaux bondonnées. Pour boucler la boucle, les sangliers s'y mettent aussi. Personne ne veut prendre en charge nos préoccupations, se plaint un habitant. Cette population en appelle au premier responsable de la wilaya: « Qu'il vienne visiter notre quartier pour constater de visu la situation dramatique dans laquelle nous vivotons.» Y aura-t-il une oreille attentive ?