Le président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme, Mostefa Bouchachi, a décliné l'invitation de Abdelkader Bensalah de prendre part aux consultations sur les réformes politiques. Dans une lettre adressée à Bensalah, rendue publique hier, maître Bouchachi souligne : «Le système politique actuel est arrivé à une phase de l'histoire qui l'oblige à aller vers un réel changement pour instaurer un Etat de droit et des institutions démocratiques. La LADDH estime que la structure choisie pour mener les réformes ne peut réaliser le changement que nous souhaitons comme nation et citoyens. Il aurait fallu associer les Algériens, entre partis politiques, société civile et personnalités nationales pour élaborer un cadre pour de véritables consultations.» Mostefa Bouchachi précise, en second lieu, que l'instance de consultations désignée par le président Bouteflika «n'a pas fait l'objet de discussions préalables et ne jouit pas de prérogatives faisant que les résultats des consultations soient suivis de décisions et de mesures effectives». Le président de la LADDH dit, à l'adresse de Bensalah, que «sa désignation même à la tête de cette instance, alors qu'il est président d'une institution législative, et flanqué de l'assistance de conseillers à la Présidence, enlève toute objectivité au travail de l'instance de consultation». Et de rappeler que «la problématique en Algérie n'est pas dans les textes législatifs», de plus, dit-il, «les institutions officielles considèrent les lois émanant de l'institution que vous présidez comme de l'encre sur du papier, et ne sont appliquées que dans de rares dispositions. Ce qui fait que réformer les lois par l'instance même qui les a élaborées ne changera absolument rien à la situation du pays». M. Bouchachi estime, en outre, que «les institutions officielles, qui ont accompagné et défendu la démocratie de façade, n'ont aucune légitimité pour mener les réformes». Et d'ajouter : «Vu leur histoire et l'histoire de leurs hommes qui ont de tout temps soutenu les facteurs de la force, ces institutions ne peuvent se voir confier des réformes qui profiteraient aux Algériens.»