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Le processus consultatif : Conditions de réussite
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Publié dans El Watan le 30 - 05 - 2011

De nombreux chantiers de concertations s'ouvrent dans notre pays.
Les champs concernés sont nombreux et variés : politique, économique et social. Il est trivial de dire que le processus de concertation est utile, important et incontournable dans les phases de restructuration économique et politique. La production d'idées, l'écoute des préoccupations d'autrui, la culture du dialogue ont une forte propension à améliorer la qualité des décisions prises.
Nous allons nous situer sur le terrain économique. Il est connu que les pays qui ont mis en place des mécanismes de concertation permanente ont, généralement, de meilleures performances économiques et sociales que ceux qui ont des agents économiques trop militants et qui se disputent sans cesse. L'Allemagne et les pays scandinaves ont institutionnalisé la concertation à tous les niveaux : fédéral, régional et local. Les syndicats sont représentés dans les conseils d'administration des entreprises publiques et privées. Leurs performances s'en trouvent améliorées. Les pays, qui, comme l'Italie, ont surtout une histoire de confrontation entre acteurs, ont des résultats beaucoup moins probants.
Conditions de réussite du dialogue
La concertation peut être un formidable outil de progrès économique et social. L'analyse approfondie des pratiques des pays et des entreprises performantes révèle que ces derniers utilisent aussi bien les muscles que toute la matière grise de leurs ressources humaines.Il nous sera impossible d'améliorer la compétitivité de nos entreprises et de notre pays en n'utilisant qu'un nombre limité de cerveaux et en gelant ceux de la vaste majorité. Les bonnes idées peuvent provenir de partout. Les personnes en face de problèmes sérieux s'ingénient à trouver les solutions adéquates. L'intelligence est répartie également entre les êtres humains. Les PDG ne sont pas plus intelligents que leurs travailleurs. Les ministres ne sont pas plus intelligents que les éboueurs. Ils peuvent avoir plus de formation, d'information et d'expérience, mais pas plus d'intelligence. Ils ont simplement eu la chance d'avoir eu un parcours de vie différent.
De même que les professeurs chercheurs ne se distinguent pas par leur intelligence des simples balayeurs qui les entourent. Les études de psychologie moderne corroborent ces données, qui doivent nous inciter à plus de modestie, de concertation et d'écoute d'autrui. Les entreprises performantes ont appris la leçon. Il est impossible de battre un concurrent qui mobilise tous ses cerveaux alors qu'on ne fait rien en ce sens.
Mais la concertation a des règles et des principes qu'il convient de considérer sous peine de produire plus de désillusion et d'amertume que de résultats. Nous allons présenter les règles essentielles qui confèrent à un dialogue sa spécificité et son efficacité. Un des principes et non des moindres est l'objectif prioritaire à long terme. Prenons un exemple ; si dans la tripartite on fixe comme but de dégager un maximum de consensus pour faire avancer l'économie algérienne vers une formation sociale de marché qui fonctionne avec les règles universelles ; nous aurions fait un grand pas vers la production de résultats concordants et utiles. Mais si le syndicat veut bâtir une économie de marché public (ce qui est une chimère) et le patronat une économie néo-libérale (type anglo-saxon) nous aurons droit à plus de confrontation que de dialogue.
Il y a lieu donc de clarifier les résultats attendus à long terme. Si nous sommes dans cette situation, alors on aurait fait de grands pas vers la réussie du dialogue qui passe nécessairement par la réponse à la question suivante : que désirons-nous accomplir à long terme ? Si on ne clarifie pas cette option, les recommandations vont dans toutes les directions et leur application va produire un statu quo. Les pays et les entreprises qui avancent sont ceux où les acteurs économiques, informés et conscients de leur rôle, tirent, par leurs actions et leurs comportements, tous dans la même direction. Les institutions s'améliorent. Mais lorsque les efforts vont dans des directions opposées, alors on risque l'immobilisme.
Les syndicats vont demander une augmentation du SNMG sans référence à la productivité et un assainissement des entreprises publiques sans considérer leur potentiel de compétitivité ; le patronat va exiger une bonification des taux d'intérêt tous azimut et on aura une mosaïque de recommandations qui vont faire que l'économie ne fera que patiner sur place.
Par ailleurs, les dialogues occasionnels et épisodiques produisent de piètres résultats. Pour être efficace, un dialogue doit être récurent, permanent et institutionnalisé.
On ne peut pas le concevoir comme une mode ; ou de temps en temps, au gré des événements, on se réunit parfois après avoir produit déjà les décisions les plus importantes. Telle est la faiblesse du dialogue dans notre pays. Il s'intensifie parfois et se voit gelé pendant de nombreux mois qui verront apparaître des décisions unilatérales contraignantes ; puis il réapparaît comme solution miracle à tous les problèmes que l'on a. Le danger est d'avoir des dialogues intermittents sans institutionnalisation de la démarche. Le acteurs y verraient alors un jeu politique, chacun essaye d'arracher le maximum de concessions, car rien ne stipule que le prochain round aura lieu. Les concertations épisodiques ne produisent pas de solutions durables pour des préoccupations profondes. Parfois, elles servent tout au plus à régler quelques défaillances conjoncturelles.
Lorsque des décisions importantes se justifient il faut alors se concerter même si techniquement le moment voulu n'est pas encore arrivé. Une crise telle que celle des subprimes ne peut pas attendre la prochaine réunion programmée.
Des choix importants doivent être faits et rapidement. On ne peut pas produire des décisions d'une importance capitale et proposer des concertations par la suite. Dans notre cas, la loi de finances 2009 qui contenait des décisions capitales pour l'avenir de notre toile d'entreprises aurait dû être précédée d'une intense concertation. Or, des décisions d'un impact sans pareil sur le mode de fonctionnement des entreprises avaient été conçues et exécutées. De même que la règle du 51/49 et qui concernait les investissements directs étrangers. Les acteurs de concertation doivent être crédibles et représentatifs des courants de pensée qu'ils défendent. Rien ne sert de dialoguer si les acteurs de terrain ne se reconnaissent pas ou ne voient pas apparaître leurs préoccupations réelles dans les thèmes qui sont abordés.
Par ailleurs, si le nombre des personnes impliquées et des propositions formulées est trop élevé, il y aurait lieu de songer à un mécanisme qui introduit de la cohérence dans les suggestions. Parfois on peut même rapidement aboutir à des avis trop contradictoires. Pour faire la part des choses, on aura besoin des avis d'un collège d'experts, d'un simulateur ou d'une «institution cerveau». Même si on a le décideur ultime présent au sein de la commission de consultation, il est humainement impossible d'introduire une cohérence entre des dizaines de suggestions. Un processus de facilitation des choix est donc requis. A moins que l'on ne fasse que recueillir des doléances et des propositions qui seront analysées, mis en cohérence puis validé par la suite.
La mise en œuvre
Un problème de taille est souvent occulté dans les pays en voie de développement. Lorsqu'une décision n'est pas accompagnée de nombreux détails de mise en œuvre, l'application dérape trop souvent. Combien de fois depuis des décennies avons-nous évoqué la modernisation bancaire ? Bien sûr que l'on avance. Mais lorsque nous faisons un pas, les pays émergent en font trois. Le tissu institutionnel est souvent mal préparé à exécuter les propositions les plus brillantes qui émanent des participants au dialogue. Il faut alors revenir à la base et se poser souvent la question suivante : avons-nous des institutions capables de matérialiser cette décision ? Y a-t-il suffisamment de motivation et de contrôle pour s'assurer de sa réalisation ? Ce défi est souvent beaucoup plus important que celui de produire de bonnes recommandations.
Souvent, les participants ont fait leur devoir. Ils ont consulté de nombreux membres qui les auraient dotés de propositions qui servent à défendre leurs intérêts. Ces derniers peuvent souvent coïncider avec ceux de l'économie nationale. La commission a donc de nombreux choix à opérer. Mais souvent, on fait l'hypothèse que les institutions sont capables d'aller rapidement vers ces choix, d'une manière efficace et à moindre coût. Par exemple, si on décide, par une mesure administrative, d'écourter la période d'analyse pour l'octroi d'un crédit bancaire ; comment s'assurer que tous les paramètres décisionnels sont pris en compte ? Il est donc nécessaire de connaître à fond les modes de fonctionnement institutionnel pratiques pour produire des décisions exécutables. Nous sommes en train de découvrir les vertus du travail et de la production de décisions en commun.
Les attentes des acteurs économiques sont énormes. Il ne fait aucun doute que si à chaque fois on fait une pause pour analyser et améliorer les modes de fonctionnement passés, on ne peut que s'améliorer. Il faut éviter qu'à chaque fois on recommence le même processus sans l'améliorer. Un tableau d'indicateur de suivi et de réalisation des décisions passées est plus que nécessaire. De même qu'une culture d'audit est incontournable pour s'améliorer. Il est seulement à espérer qu'à chaque fois que le dialogue s'approfondisse, on le rend plus efficace.


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