Malgré la mise en service d'un centre d'enfouissement technique, le phénomène prend de l'ampleur en l'absence de mesures dissuasives. Il n'y a pas de doute: chez nous les mauvais réflexes et l'incivisme ont encore de beaux jours devant eux. Les exemples sont légion, mais limitons-nous, dans le cadre de cet entrefilet, à un petit zoom sur le phénomène des décharges sauvages. Ces greffons hideux n'en finissent pas de souiller gravement notre environnement malgré la mégaopération d'éradication lancée depuis le mois de janvier écoulée à travers la commune de Constantine. Des dizaines de milliers de tonnes de gravats et détritus en tous genres ont été ramassées depuis cette date. Un cocorico malheureusement vite atténué par la résurgence de ces pratiques condamnables et pourtant adoptées par des camionneurs passés maîtres dans l'art de dénicher des sites peu fréquentés. Ce qui leur permet de déverser par camions entiers et à la faveur des lueurs blafardes de l'aube ou du crépuscule, des tonnes de gravats. Choisissant avec soin leur cible, ils vont jusqu'à se débarrasser de leurs déchets aux abords immédiats et jusque dans les propriétés agricoles privées. Un phénomène généralisé qui appelle des mesures draconiennes, à commencer par la révision des amendes et des peines prévues contre les contrevenants pris en flagrant délit. Et c'est là où le bât blesse, nous dit-on, eu égard aux difficultés rencontrées pour épingler les pollueurs. Plusieurs exploitants agricoles installés sur les sites de Oued Hamimime, El Meridj, Aïn Nehas et Benbadis, se disent affligés par ces comportements qui seraient non seulement l'œuvre de citoyens mais aussi de sociétés et d'entreprises privées qui se montrent frileuses dès qu'il est question de mettre la main au porte-monnaie et signer des conventions avec l'EPIC chargée de l'enlèvement et du traitement des déchets solides.