Les services de sécurité réussissent un spectaculaire coup de filet en neutralisant la quasi-totalité du sanguinaire groupe du GIA au cours d'une opération déclenchée en novembre 2004. L'information est rendue publique le 3 janvier 2005 par le ministre de l'Intérieur qui annonce le démantèlement de la direction nationale du GIA et la récupération d'un important lot d'armes. De ce groupe terroriste qui a semé la mort et la désolation à travers le pays, il ne subsiste plus, selon le ministère de l'Intérieur, qu'une trentaine de terroristes désemparés après le coup asséné à la tête de leur organisation par les services de sécurité. La particularité de l'importante opération, menée conjointement par les troupes de l'ANP et les éléments de la DGSN, est qu'elle s'est déroulée dans la discrétion la plus totale. Les investigations effectuées à la suite des aveux de terroristes arrêtés ont permis de constituer une banque de données de première main pour comprendre le mode de fonctionnement de cette organisation criminelle. Depuis l'apparition du terrorisme, le GIA n'a cessé d'alimenter en criminels les nombreux groupes terroristes nés de ses divisions. Constamment sur le pied de guerre, les services de sécurité réussiront, néanmoins, à asséner à ce groupe, dont la simple évocation faisait frissonner de peur les citoyens, plusieurs coups mortels qui ont permis d'éliminer la plupart de ses émirs nationaux et d'affaiblir considérablement son degré de nuisance, cela à tel point qu'il a fini par être supplanté par le GSPC. Le GIA a proclamé sa naissance au moment où l'Algérie découvre le visage hideux du terrorisme. Ce groupe a signé son acte de naissance le 21 août 1993 en assassinant Kasdi Merbah, ancien chef du gouvernement et ancien patron des services secrets. Né des décombres du MIA (Mouvement islamique armé), le GIA a eu pour premier chef Méliani Mansouri. A l'origine de la création du MIA, ce sanguinaire était un ancien « bouyaliste ». Il a été arrêté à El Achour (banlieue ouest d'Alger) en 1985 et sera libéré trois années plus tard. Le MIA s'est, rappelle-t-on, distingué par l'organisation de deux attentats particulièrement sanglants : l'attaque du poste frontalier de Guemmar (El Oued) en 1991 qui a fait une vingtaine de morts et l'attentat à la bombe qui avait ciblé l'aéroport Houari Boumediène et qui a causé une centaine de morts et autant de blessés.