Depuis mardi dernier, les patrons des petits métiers ont repris la mer avec leur filet. Préalablement, ils avaient réussi, lors d'une réunion tenue avec le premier responsable de la direction de la pêche et des ressources halieutiques, à faire admettre le bien-fondé de la grève qu'ils avaient déclenchée plusieurs jours auparavant. Leur mouvement n'a pas été sans conséquence sur les activités de la pêche sur l'ensemble du territoire de la wilaya, y compris au niveau du port de pêche de Chetaïbi. Depuis le 6 décembre, le poisson le plus sollicité par la ménagère, parce que le moins coûteux, la sardine, était introuvable sur le marché. Par cette grève et le dépôt de leur rôle, les patrons des petits métiers voulaient protester contre le pillage des zones de pêche par les chalutiers pélagiques. Leurs sardiniers étaient restés à quai et les marins pêcheurs mis au chômage technique. Une de leurs revendications portait sur la nécessité d'un contrôle plus rigoureux des activités de la mer par la police maritime. Ils ont exprimé leur détermination quant à l'abandon définitif de leur activité parce non rentable. « Nous avons repris nos activités. Mais si les décisions prises par la direction de la pêche ne sont pas matérialisées dans les faits, notamment en ce qui concerne le respect de la loi par les chalutiers pélagiques, auteurs du pillage systématique des bancs de sardine, nous déclencherons une autre grève. Ces derniers ne respectent ni la profondeur de l'eau ni les mailles des filets autorisés. Cette pratique nous a été préjudiciable. Non seulement les pélagiques pillent les bancs de sardine dans des zones qui leur sont interdites,mais ils détériorent aussi nos filets et notre matériel. Ils utilisent également des sacs à l'aide desquels ils raclent le fond », a indiqué un des pêcheurs parmi les signataires de la correspondance adressée au directeur de la pêche et de l'aquaculture de la wilaya. Rappelons que le mouvement de colère des sardiniers s'était étalé dans l'espace avec l'adhésion de plusieurs autres pêcheurs de la côte des régions de l'extrême Est du pays. Lors de la réunion organisée par la direction de la pêche de la wilaya, il a été question de mieux organiser les activités de la pêche et du contrôle sans partie pris de la police maritime. Cette dernière avait été accusée de dépassements et d'abus d'autorité au niveau du poste de contrôle par la soixantaine de patrons des petits métiers et leurs marins. « Alors qu'on nous cherchait le moindre petit problème pour nous infliger une sanction, les policiers ferment les yeux lors du passage dans le port des pélagiques en infraction qu'ils oublient de contrôler. Nous sommes quotidiennement soumis à toutes les tracasseries possibles et imaginaires », a dénoncé un des patrons pêcheurs. Les décisions prisent pour améliorer les conditions de travail et réglementer au mieux les activités de la pêche ont été affichées à l'entrée du port de pêche de la Grenouillère.